Message et images de mon éditeur sur Facebook pour sa chronique "Un jour, un livre et un auteur..."
Chers amis,
En ce 11 novembre où nous
commémorons nos morts et nos héros, ainsi que la fin de la première Guerre
Mondiale, la guerre fait encore rage dans notre monde, ainsi que la haine et la
violence.
Pour nous, citoyens lambda,
qui nous sentons souvent si découragés et impuissants, il est essentiel que,
dans nos vies quotidiennes, nous tâchions à notre niveau de disséminer autour
de nous la paix, l'humanité et la lumière.
"AYUB", mon roman
initiatique, décrit le parcours spirituel et humain d'un jeune homme lambda,
qui se sent vide et égaré, mais qui se reconstruit entièrement de l'intérieur
et transforme sa vie ainsi que celle de son entourage.
Ce livre n'est pas
autobiographique, et pourtant il raconte fidèlement mon initiation. En effet,
je peux dire sans exagération que c'est lui, à la fois outil de mon travail
intérieur et résultat de ce travail, qui m'a donné naissance une seconde fois.
Il est un équivalent littéraire du travail solitaire et ardu mené par un
alchimiste dans l'ombre de son laboratoire, pour tenter de faire sortir la
lumière de la matière apparemment inerte et de se transformer lui-même.
"AYUB" a été publié
en 2022 par les Éditions Philomène Alchimie, un éditeur exceptionnel, qui travaille avec une énergie
infatigable à disséminer l'espoir et la lumière dans notre monde trop souvent
superficiel, cynique et matérialiste.
Le samedi 25 novembre 2023, mon éditeur et moi aurons une annonce à vous faire, chers amis
francophones, une petite surprise lumineuse, je l'espère, pour les longues
nuits d'hiver.
Bon week-end et à la semaine prochaine !
NB: la créature sur la
couverture de "AYUB" s'appelle Mercurius et est une des clés du
roman. C'est un monstre puissant et changeant, ni bon ni méchant, qui est bien
plus proche de nous que nous l'imaginons...
Merci encore à la si
talentueuse, sensible et généreuse artiste, Christine Groult, pour sa suberpe reproduction de ce très vieux dessin.
La couverture de "AYUB" est exactement celle dont je rêvais, avec le
titre en rouge, couleur du cinabre.
"Adieu année passée avec tous tes soucis, ton pessimisme et tes tracas..."
Chers
amis,
Voici
un nouvel extrait de mon roman AYUB, dédié à cette fin 2022 et à l’année
2023 qui va démarrer dans quelques jours.
« Au petit matin, éreinté par la marche et les tourments,
j’osai enfin m’asseoir. Après quelques minutes d’abattement et de stupeur, je
levai la tête et vis, comme inspiré par un élan de conscience absolue, la
perfection qui partout m’entourait, l’herbe humide de rosée, la fraîcheur verte
des arbres, la pâleur dorée du ciel ; et je me souvins de l’extraordinaire
cadeau qui m’avait été fait un soir d’orage dans un parc tout à fait semblable
à celui-ci. Je me rappelai l’indicible beauté de la vision et, en un éclair de
compréhension, je saisis l’essence de la puissance née de l’orage, du mélange
de l’eau et du feu, du mélange de deux contraires : la raison et l’instinct,
l’ordre et le désordre, le bien et le mal... De même, je sentis que si l’aube
était parfaite c’était parce qu’elle retenait encore quelque chose des mystères
de la nuit, tout en s’éclairant doucement des promesses du jour. L’harmonie
absolue de l’univers soudain me frappait et, toute fatigue envolée, je sentis
frémir en moi un bonheur intense. Je compris que j’appartenais au monde : lui
en moi, et moi par lui, avec lui et en lui. Tout était lié, Hawken, l’étoile
que je voyais encore luire dans le ciel clair, l’oiseau qui flottait sur l’air,
l’arbre qui murmurait dans la brise, la fleur qui s’éveillait, le ver qui se
lovait dans l’herbe, le roc qui somnolait, et moi, et tous les êtres. ‘Ce qui
est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui
est en bas, pour accomplir les miracles de l’unique.’ Pourquoi oublions-nous
tellement souvent le pouvoir de ce si simple secret ? » **
Pourquoi
oublions-nous si facilement que nous faisons partie de l'univers et que ce
dernier est profondément ancré en nous ? Ceci est d'autant plus désespérant que
là se trouvent le sens et la lumière : la clé de notre rédemption face à
l'absurdité et au nihilisme.
Dans
notre oubli se situent la raison profonde de nos sentiments de solitude et de
désespérance et la racine de nos désirs à jamais inassouvis. Dans notre oubli
se situe l'essence même de notre tragédie humaine.
Cette
année a encore été sombre et cruelle pour beaucoup d’entre nous. La guerre en
Europe pour la liberté et la démocratie, contre un dictateur sanguinaire, nous rappelle
combien notre passé européen de guerres incessantes et de crimes contre l’humanité
plane encore, telle une malédiction, au-dessus de nous.
Au Royaume-Uni, où je vis,
les divisions créées par le Brexit s’estompent un peu dans le partage hélas étendu de
la misère aussi psychologique que matérielle, imposée par un gouvernement de droite dure, incompétent, inhumain et corrompu. En Europe, la montée des
extrêmes est une menace de plus en plus pressante contre nos libertés, nos droits de l'Homme et nos démocraties. Pour couronner le tout, derrière ces dangers politiques, il y a l’urgence climatique
qui nous poursuit et que trop peu de nos dirigeants acceptent de prendre
suffisamment au sérieux.
Nous
avons des raisons d’être angoissés. Nous avons aussi des raisons de nous sentir
seuls, si nous vivons avec les yeux grands ouverts alors que, autour de
nous, beaucoup semblent refuser de voir ce qui se passe et ressemblent de plus en plus aux passagers
inconscients qui dansaient et festoyaient à bord du Titanic juste avant le
naufrage.
Mais mon
message de fin d’année n’est pas un message de désespoir, au contraire.
Comme
le décrit le passage de AYUB plus haut, l’essentiel est à la portée de
tous, à condition d’oser ouvrir nos esprits, nos perceptions et notre cœur. Les moments d’harmonie
que nous avons, sans doute, tous ressentis à certains instants bénis de nos
vies, nous rappellent que nous sommes bien plus que des consommateurs ou les drones
téléguidés de nos sociétés humaines : nous sommes avant tout des êtres
humains, appartenant au monde du vivant, au miracle de la nature, mais aussi
aux profondeurs de l’inconscient, là où l’on trouve le sacré et la spiritualité
sous toutes leurs formes. Nous sommes les êtres de l’entre deux. Les
enfants le savent parfaitement, qui vivent avec un pied dans le réel et un
autre dans l’imaginaire, mais les adultes l’oublient hélas trop souvent et
perdent tragiquement ce contact essentiel avec leur inconscient, leur essence, leur âme.
Forcer
nos sociétés à changer de l'extérieur soit par des réformes (un moyen louable et positif si ces
réformes sont éclairées), soit, au pire, par la guerre et la violence, ne sauvera jamais
notre monde désormais en réel danger. Nous ne pourrons changer vraiment nos
sociétés que de l'intérieur, c'est à dire lorsque nous accepterons de nous transformer nous-mêmes. Pour
ce faire, il va nous falloir accepter de renoncer à ce qui nous paralyse dans nos préjugés, nos routines de pensée, nos égotismes. Il va nous falloir accepter de lâcher prise, de renoncer aux fausses
certitudes de notre égo et d’accepter de nous ouvrir au monde : d’accepter
de retrouver en nous l’enfant que nous avons été mais avec le bénéfice de la maturité et de l’expérience.
L’avènement
de la nouvelle année était souvent représenté traditionnellement par la nouvelle année (sous la forme d’un bel enfant joufflu portant la faux de la
mort) tuant métaphoriquement l’année qui se terminait (représentée par un
vieillard barbu). De même, toute initiation doit passer par une mort symbolique afin que le
travail sur soi-même puisse aboutir à une renaissance et à une transformation. Même si
très peu de grands initiés ont existé, nous pouvons tous nous initier afin de devenir le meilleur de
nous-mêmes. Je crois profondément que cette exploration personelle et ce travail sur soi (qui forment tout parcours initiatique) sont des clés essentielles pour nous sauver du désespoir mais aussi pour sauver
notre monde en danger. Mon livre AYUB décrit ce parcours difficile mais
exaltant, qui donne un sens à notre vie et semble désormais plus urgent que jamais.
En alchimie, la mort du vieux roi et l'avènement du nouveau roi.
Alors,
pour cette nouvelle année, chers amis, je nous souhaite à tous les qualités
nécessaires pour oser nous lancer dans cette aventure de découverte et de transformation
personnelles, d’abord pour nous-mêmes, mais aussi pour nos sociétés et encore plus pour notre belle et miraculeuse planète.
Bonne
année à vous tous, mes amis, bonne chance et bon courage !
** AYUB est un roman initiatique dédié à tous ceux qui cherchent. Il n’impose aucune
réponse, car il existe autant de chemins pour parvenir à l’éveil qu’il existe
d’individus, mais il incite chacun à découvrir que la vie est une quête dont le
départ est au fond de soi. Il est en vente chez l'éditeur sur https://www.editionsphilomenealchimie.com/commander-nos-livres/ayub---un-roman-initiatique-de-veronique-david-martin/ ou sur Amazon ou en commande chez votre libraire.
Saturday, August 6, 2022
"... La lueur des lampadaires, dont l’orangé teintait la nuit d’une nuance sépia, s’accordait assez bien avec la mélancolie, à la fois triste et douce, qui m’avait absorbé. J’errai longtemps, sans éprouver de fatigue, de petites rues sombres en petites rues sombres ; coupe-gorge étroits et déserts où s’exprimait encore, en effluves nauséabonds, le passé marin de la cité, et où, privilège de mendiant, je pouvais marcher sans crainte. Mes pas me menèrent vers le fleuve, juste au bord de ses eaux qui clapotaient doucement contre les quais.
Une brume épaisse s’était levée et avait graduellement effacé tous mes points de repères : je m’aperçus que je n’avais aucune idée du lieu où je me trouvais. Je pris cependant rapidement conscience que cet endroit avait quelque chose d’intrinsèquement différent ; différence subtile à laquelle je ne pus trouver ni définition ni explication. Égaré et impuissant, je me contentai de ne penser à rien et de m’imprégner de l’ambiance qui régnait autour de moi. La métropole était immense. Je ne la reconnaissais pas mais la sentais palpiter autour de moi, à la fois familière et énigmatique ; comme la rivière, ondulante et suprême, grosse d’ombres, de souffles et de mystères. Étranger dans un lieu étrange, je respirai profondément et laissai s’égarer mon regard désorienté. Le brouillard qui, monté de la mer, porté par vents et courants, avait touché la ville de sa fraîcheur iodée, me la révélait, dans la magie de son flou irradié de lumières, comme une vision fantastique et miraculeuse. J’avais la sensation d’être dans un entre-deux à la fois réel et fabuleux. Je pensai à la Cité des hommes et à la Cité de Dieu. J’étais perdu et cela me parut délicieux."
Mon roman AYUB parle d’une initiation qui, par alchimie spirituelle, transforme un homme à
peine formé en ce qu’il est vraiment dans son essence : en ce qu'il a le potentiel de devenir.
AYUB est le résultat tangible d’une expérience d’écriture initiatique, qui m’a fait
symboliquement et spirituellement naître à moi-même. Je l’ai écrit dans l’espoir qu’il soit pour
ses lecteurs non seulement une lecture originale, mais aussi une expérience potentiellement
transformative.
Nous vivons dans une société résolument matérialiste et avons négligé, à notre
détriment, l’importance de notre inconscient, l’athanor (le four des transformations alchimiques) où naissent et se développent nos
émotions et motivations les plus puissantes.
J’ai vécu les années de mon initiation, durant lesquelles j’ai
écrit AYUB, au contact d’anciens textes et images alchimiques et mystiques, qui m’ont donné
accès à cet autre langage, celui des rêves et de l’inconscient, celui de notre être le plus profond,
celui de l’éternel humain.
Parmi les nombreux textes et documents que j’ai étudiés en
profondeur, les images du "Rosarium Philosophorum" et du "Splendor Solis" ainsi que le texte
de La Divine Comédie de Dante ont joué un rôle particulièrement important dans mon
initiation.
Le Rosarium Philosophorum - Le Rosaire des Philosophes
Comment la nécessité d'écrire AYUB s'est imposée à moi.
AYUB a une place très particulière dans ma production littéraire ainsi que dans ma vie. Il a beau
être en surface fictionnel, il est vrai en profondeur. Tous mes autres écrits sont liés à lui. Il est
la racine de tout, l’expression la plus épurée de ce que mon initiation spirituelle m’a révélée.
C’est le livre qui m’a donné naissance une seconde fois.
Mon travail d’écrivain a toujours été lié à ma quête spirituelle, ma quête d’un sens à la vie et à
la condition humaine. Déjà mes histoires pour jeunes adolescents, publiées par l’éditeur anglais
Hodder & Stoughton, et mon premier roman inédit, Aux Portes de la Nuit, avaient cette
dimension mais encore en ébauche.
Le déclic qui déclencha en moi la nécessité d’écrire AYUB se passa lorsque des amis perdirent
leur fils de 25 ans dans un épouvantable accident de moto. Je fus aux premières loges de leur
souffrance et de leur désespoir face à l’horreur et à l’absurdité de leur perte. Je n’avais que 30
ans. Lorsque le père du jeune homme défunt me demanda alors que nous veillions son fils: « quel est le sens de ce
cauchemar ? », je ne pus que lui répondre que je n’en voyais aucun.
Un an après ce grand malheur, et souffrant de dépression, je compris qu’il m’allait falloir
trouver un sens à la vie pour pouvoir continuer à vivre et peut-être pour pouvoir aider d’autres
personnes égarées autour de moi.
Ainsi commença un intense travail de dix ans, sept années de quête dont trois
années à écrire AYUB ainsi que trois ans de plus à l'alléger et à le peaufiner, car sa première version était plus proche d'une thèse que d'un roman !
L'égarement de Dante dans la forêt profonde au début de La Divine Comédie
AYUB ou le fruit d'une quête spirituelle.
C’est à partir d’une table rase, après le rejet de la religion dans laquelle j’avais été élevée, que
ma recherche spirituelle a démarré : j’avais eu la chance d’acquérir, grâce à cette éducation
religieuse, les connaissances de base et le langage nécessaires pour oser me lancer dans ce
travail en solitaire. Mes études de littérature ont elles aussi été un atout.
J’avais lu quelque part que la différence entre un franc-maçon, ou un religieux, et un alchimiste
venait du fait que les deux premiers progressaient spirituellement au sein de leur communauté
et à travers un rituel, alors que le dernier travaillait seul dans l’ombre de son laboratoire et ne
progressait que par ses erreurs et son travail. Je me suis immédiatement identifiée dans le rôle
de l’alchimiste : je savais que mon initiation serait solitaire, que mon travail serait sur mon
livre (et bien sûr moi-même) et que mes maîtres seraient les écrits de grands initiés disparus.
Je lus énormément, comme je le fais toujours (je venais de finir mon doctorat et une formation
universitaire ne s'oublie jamais !), mais cette fois-ci ce n'était plus juste de la recherche
factuelle, c'était une quête personnelle : chaque lecture était non seulement analysée mais aussi
digérée et vécue. Je dévorai les grands textes des traditions mystiques des trois religions du
Livre – le soufisme, le gnosticisme, la Cabbale, et bien sûr l'alchimie –, mais aussi du
bouddhisme. Je ne gardais en moi que les pépites qui me nourrissaient et dont le sens me parlait.
Bientôt je commençai à identifier des liens lumineux entre les livres que je lisais, entre les
différentes traditions spirituelles humaines. Je voyais en filigrane de notre extraordinaire diversité une profonde unité qui nous reliait tous.
Le mouvement en spirale de la structure d’AYUB a été inspiré par le "Rosarium Philosophorum",
qui m'a immédiatement parlé d'involution et d'évolution de l'esprit dans la matière : cette danse sublime entre la matière et son potentiel spirituel.
Je me suis
aussi plongée dans la beauté étrange d’autres dessins alchimiques, mettant ceux qui me
parlaient le plus sur mon mur, et vivant avec eux jusqu'à ce qu'ils se révèlent à moi. J'ai lu avec
passion des textes d'alchimie spirituelle, dont le style obscur et l'atmosphère onirique m'ont
profondément affectée. La Divine Comédie de Dante a eu sur moi un effet semblable, puissant
et transformateur. J'ai eu le sentiment que mon esprit s'élargissait, j'ai senti des portes s'ouvrir
en moi et un flot a pu passer entre mon inconscient au langage ésotérique et alchimique et mon
conscient rationnel. Grâce à cette métamorphose en moi, écrire AYUB n'a pas été pour moi une
expérience normale et ma façon d’écrire en a été depuis transformée.
L'écriture des épreuves à la fin de chacune des quatre parties du livre a été pour moi une
expérience quasi visionnaire, précédée à chaque fois par une impossibilité de continuer à écrire
le livre, une période de questionnements et de doutes pénibles accompagnés de douleurs
physiques, jusqu'au jour où, sans prévenir, je pouvais enfin m’asseoir à mon ordinateur et écrire
chaque épreuve d'une traite, leurs images s'imposant clairement à moi, comme si j'étais guidée.
Ces épisodes visionnaires sont des moments où le roman qui parle du monde de nos jours se
met à décrire celui, trop souvent ignoré, de nos nuits. Les rêves et les épreuves sont, pour moi,
les passages réellement initiatiques du livre car le lecteur doit renoncer à son intellect pour
accepter de se plonger dans l'océan de l'inconscient, là où nous pouvons tous toucher à
l'universel, à l'humain éternel et nous transformer. C'est là où je peux enfin sortir du carcan
rigide de la réalité matérielle des mots et des images familières qui leur sont attachées, afin
d’entraîner le lecteur dans une autre dimension, où la réalité est autre.
Trois images du "Splendor Solis" dont la dernière, ma préférée:
la mort du vieux roi, notre conscient noyé dans les flots de l'imaginaire, et qui passe son sceptre à notre inconscient, le jeune roi sur le rivage (c'est une interprétation parmi bien d'autres : quelle est la vôtre?)
Quelques conseils de lecture :
C'est ici où je me permettrai de donner à mes chers lecteurs quelques conseils de lecture. Je leur demande de suspendre leur intellect lié au monde matérialiste dans lequel nos vivons et de s'en remettre plus à leur ressenti, à leur imagination; de se laisser prendre par la magie de l'histoire et des images décrites, car ces passages parlent à leur inconscient plutôt qu'à leur conscient.
La lecture est de toute façon un précieux exercice pour notre inconscient car nous recréons toujours l'histoire que nous lisons dans nos têtes avec notre propre vécu et nos propres expériences. Mais en général, les histoires pour adultes que nous lisons sont racontées de façon réaliste, même lorsqu'il s'agit de science fiction ou de fantasy.
Le monde décrit dans les passages visionnaires de AYUB est autre. Il est né du plus profond de mon inconscient et s'adresse à l'inconscient de mes lecteurs. C'était déjà le cas dans ma trilogie Les Maîtres de l'Orage, où le monde souterrain de l'Île Verte est le monde de l'inconscient, où les règles et lois de nos jours sont suspendues pour laisser place aux étrangetés pleines de sens qui emplissent nos nuits. C'est un monde que mes ancêtres bretons (et bien d'autres partout sur Terre) reconnaissaient et appelaient "l'Autre Monde".
J’espère de tout cœur que ces épisodes initiatiques pourront encourager mes lecteurs à se lancer dans leur propre aventure initiatique ; une aventure ouverte à tout humain qui est prêt à s’y essayer.
Dans le
roman, même si Danny, un lambda comme nous tous, n’est pas un grand initié (peu d’entre
nous peuvent accéder à cet état), il est un néophyte en quête de sens, comme tout humain peut
le devenir. On pourrait dire, en termes d’alchimie spirituelle, que sa prima materia, son grand-œuvre
et sa pierre philosophale sont à découvrir et à créer au fond de lui.
Le point de départ de la quête est au fond de chacun d’entre nous.
Malgré les nuages menaçants qui assombrissent notre quotidien, le printemps est arrivé, porteur universel de renouveau et d'espoir.
Comme promis, voici un second message de blog à propos de mon nouveau roman initiatique, AYUB : cette fois-ci pour partager avec vous son teaser, qui vous donnera une idée de son atmosphère et de son thème central.
Mon prochain message de blog vous proposera quelques petites suggestions pour vous aider, je l'espère, à vivre plutôt qu'à juste lire les passages visionnaires dans le roman.
Cela n’arrive
que tous les trente-trois ans: vendredi dernier, le peuple juif a célébré la
Pâque pour marquer l'exode des Israélites hors d’Égypte. Le même jour, les
chrétiens ont observé le Vendredi Saint pour commémorer la crucifixion de Jésus, avant de célébrer aujourd’hui le dimanche de Pâques, lorsqu'il est ressuscité
des morts. Au cours de ce week-end, les musulmans continueront d'observer le
Ramadan, un mois de prières et de jeûne pour commémorer la transmission du
Coran. Ajoutons à ces fêtes des trois religions du Livre, nos ancestrales fêtes païennes célébrant l'equinoxe: fêtes du Renouveau et du printemps. La célébration de la lumière et de l'espoir contre la nuit angoissante de l'hiver.
En ces temps
si sombres, de guerre, d'intolérance et de haine, une période festive qui rassemble tant d'êtres humains est vraiment à célébrer.
En ces temps
si sombres, j'ai moi aussi une nouvelle positive à vous annoncer : mon roman initiatique, AYUB, est publié par une excellente maison d'édition
alchimique, du nom de Éditions Philomène Alchimie.
C'est un roman écrit pour
l'époque complexe et difficile que nous vivons, et qui pose de nombreuses questions
que la plupart d'entre nous se pose. C’est aussi un roman tout à
fait pascal, dans la mesure où il raconte le voyage initiatique d’un homme perdu, en
dérive, de la mort à la vie.
Comme
"Les Maîtres de l'Orage" et tout ce que j'écris, AYUB tente de décrypter le monde dans
lequel nous existons ainsi que les profondeurs de notre univers intérieur. Son
but est d'apporter un peu plus de lumière mais aussi d'espoir à ses lecteurs.
Si vous avez
aimé les passages initiatiques et magiques dans ma série "Les Maîtres de
l'Orage" (publiée par Le Tram Noir, Lemaître Publishing), je pense
vraiment que AYUBvous plaira. (NB: Contrairement à ma trilogie, qui peut être lue par
tous les âges, AYUB n'est pas un roman pour les enfants.)
Merci à toutes et à tous de votre loyauté et de votre soutien.
Bonne lecture et surtout Joyeuses Pâques, Joyeuse Pâque et bon Ramadan !
Mon livre est aussi disponible en commande chez votre libraire ou
en vente sur Amazon et autres sites de librairies en ligne.
Plus de détails sur mon livre ci-dessous!
Médusa, l'emblème de la maison d'édition, Philomène Alchimie
AYUB
Roman ésotérique
de V. David-Martin
Un voyage
initiatique de la mort à la vie.
EXTRAIT :
« Au petit
matin, éreinté par la marche et les tourments, j’osai enfin m’asseoir. Après
quelques minutes d’abattement et de stupeur, je levai la tête et vis, comme
inspiré par un élan de conscience absolue, la perfection qui partout
m’entourait, l’herbe humide de rosée, la fraîcheur verte des arbres, la pâleur
dorée du ciel ; et je me souvins de l’extraordinaire cadeau qui m’avait
été fait un soir d’orage dans un parc tout à fait semblable à celui-ci.
Je me rappelai
l’indicible beauté de la vision et, en un éclair de compréhension, je saisis
l’essence de la puissance née de l’orage, du mélange de l’eau et du feu, du
mélange de deux contraires : la raison et l’instinct, l’ordre et le
désordre, le bien et le mal... De même, je sentis que si l’aube était parfaite
c’était parce qu’elle retenait encore quelque chose des mystères de la nuit,
tout en s’éclairant doucement des promesses du jour. L’harmonie absolue de
l’univers soudain me frappait et, toute fatigue envolée, je sentis frémir en
moi un bonheur intense.
Je compris que
j’appartenais au monde : lui en moi, et moi par lui, avec lui et en lui.
Tout était lié, Hawken, l’étoile que je voyais encore luire dans le ciel clair,
l’oiseau qui flottait sur l’air, l’arbre qui murmurait dans la brise, la fleur
qui s’éveillait, le ver qui se lovait dans l’herbe, le roc qui somnolait, et
moi, et tous les êtres. « Ce qui est
en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est
en bas, pour accomplir les miracles de l’unique. » Pourquoi
oublions-nous tellement souvent le pouvoir de ce si simple secret ? »
SYNOPSIS ET GRANDS
THEMES :
Un soir d’hiver
dans les années 1990, au cœur d’une grande métropole, la vie médiocre de Danny
brutalement bascule. À partir de ce moment, tout sera différent.
Le narrateur, un
jeune homme en dérive dans un monde matérialiste et postmoderne auquel il ne se
sent pas appartenir, se retrouve du jour au lendemain à la rue. Tombé dans la
déchéance, aussi bien sociale que physique et morale, il rencontre
l’énigmatique Virgile, un alchimiste spagyriste, qui lui offre refuge dans son
antre sous la terre. Cette expérience marque pour Danny le début d’un
extraordinaire voyage initiatique, voyage de découverte et de reconstruction,
entre conscient et inconscient, réalité et rêve, doutes et révélations. À
travers une suite d'épreuves de plus en plus exigeantes et visionnaires, ce
périple en profondeur le mènera vers une rédemption personnelle et la vision
fulgurante d’une rédemption universelle, quand il pourra enfin comprendre le
miracle d’Ayub.
Derrière
l’intrigue mystérieuse, dont les racines plongent dans une tradition mystique
et ésotérique séculaire, ce sont les questions plus pressantes que jamais du
sens de la souffrance humaine, du sens de la vie, et du rapport souvent négligé
de l’homme à l’inconscient et au spirituel, qui deviendront le centre de la
quête de Danny.
AYUBn’impose
aucune réponse, car il existe autant de chemins pour parvenir à l’éveil qu’il
existe d’individus, mais il incite chacun à découvrir que la vie est une quête
dont le départ est au fond de soi.
AYUBest
dédié à tous ceux qui cherchent.
A venir sur ce
blog : la genèse de AYUB, une
bande annonce de AYUB et
quelques conseils de lecture pour vivre l'initiation de Danny plutôt que juste
la lire.
Pardonnez-moi, s'il vous plaît, ce long silence sur mon blog.
Me revoici pour vous souhaiter de tout coeur une nouvelle année, pleine de santé, d'espoir et de joies. Mon coeur est avec toutes celles et tous ceux parmi vous qui ont perdu des êtres aimés en 2021, ceux qui sont malades et ceux qui sont dans la solitude et l'angoisse.
2021 s'est hélas encore déroulée sous le signe de la Covid et de la montée du fascisme en Europe. Au Royaume-Uni, avec le régime Trumpien de Boris Johnson; en France, avec les campagnes éléctorales d'extrêmistes qui prétendent représenter l'esprit de la "vraie" France alors qu'ils ne représentent que la haine, l'ignorance et la division.
Notre Terre est à bout et les catastrophes climatiques se succèdent. Hélas l'aveuglement des puissants et l'avidité des riches ralentissent les chagements qui sont vitaux pour que nos descendants aient eux aussi le privilège immense de vivre sur une planète accueillante et miraculeuse comme notre Terre, une oasis de vie dans l'immensité de l'univers.
Pour cette nouvelle année, je nous souhaite à tous le don de clairvoyance et le courage nécessaire pour changer nos priorités afin de favoriser l'essentiel dans nos vies. Je nous souhaite d'avoir le courage de la bonté, de la générosité, de la tolérance, du respect de soi et de l'autre, du respect des créatures vivantes et de notre mère la Terre. Je nous souhaite à tous de devenir "des instruments du Bien" comme Arnaud dans le passage ci-dessous, des héros du quotidien qui apportent lumière et espérance autour de nous.
Avec toute mon amitié,
Véronique
EXTRAIT de Les Maîtres de l'Orage,
Tome 3, La Voix de l'Egrégore
Partie 1 : L'Appel
"L’adolescent
regardait le druide avec intensité.
— Ne
t’inquiète pas, dit ce dernier. Je ne suis pas un sorcier. Je suis juste en
harmonie avec moi-même. Ce qui veut dire que je peux devenir une sorte
d’antenne. Avec la Terre, qui va me dire, je l’espère, où nous allons pouvoir
célébrer le solstice d’hiver demain soir. Avec toi, qui vas, je l’espère, me
faire confiance et t’ouvrir à moi. Nous avons hélas peu de temps, et j’ai
besoin de te sentir avec moi. Ta colère peut devenir une alliée si tu la
comprends et la canalises ; autrement elle peut devenir ta pire ennemie.
Tu connais la légende de saint Michel et du dragon ?
— Oui,
bien sûr. Il l’a tué avec sa lance.
— Non, il ne l’a pas tué.
— Pourtant c’est ce que j’ai
appris.
— Il ne l’a pas tué, il l’a
dompté. Le dragon est le symbole du Mal selon l’Église, mais il était le
symbole de l’énergie pure, puissante et aveugle pour les païens. L’énergie de
vie, l’énergie terrestre et cosmique. Détruire le dragon serait détruire la
vie. Le dompter, c’est être capable de l’empêcher de devenir destructeur et
même peut-être de l’utiliser pour faire le Bien.
— Ma colère aussi est un des
visages du dragon…
— Absolument. La détruire
aveuglément signifierait détruire une partie de toi-même. Mais comme cette
énergie ne disparaît jamais complètement, réprimée en toi, elle serait rejetée
autour de toi, et des choses négatives arriveraient. Tu verrais des diables
partout alors que le seul diable serait toi.
Arnaud ne disait rien. Il laissait
les mots de Tal l’envahir. Il ne comprenait pas tout, mais devinait que ce que
lui faisait découvrir le druide occuperait ses pensées pendant des jours et des
nuits.
— Mais si ce puissant dragon
tombait entre les mains d’un homme mauvais et sans scrupules ? dit-il avec
angoisse. Oh mon Dieu, ce serait terrible ! Et c’est déjà arrivé plein de
fois dans l’histoire.
Tal hocha la tête.
— Hélas. Mais avant de devenir
un justicier du monde, il faut d’abord faire la paix avec soi-même.
— Oui, dit Arnaud. Je dois vaincre le
dragon en moi pour m’en faire un allié qui m’aidera quand je devrai me battre
contre le dragon extérieur.
— Bravo, my boy ! dit Tal en lui donnant une tape amicale dans le
dos. D’autant plus que « le dragon extérieur » comme tu l’appelles
aura peut-être été déjà dompté et canalisé par l’homme mauvais qui essaiera de
l’utiliser pour faire le mal…
Arnaud frissonna.
— Vous parlez de l’oncle de
Sieg avec son tube de Vril, la force de vie ? Que peut-il faire
avec ?
— L’île renferme un pouvoir
mille fois plus fort que celui que renferme ce tube. Elle est sacrée depuis
toujours pour cette raison. Ses secrets se sont perdus au cours des siècles,
mais ils sont toujours aussi puissants. C’est une intuition extrêmement forte, ainsi
que certaines choses apprises par mon vieux maître druide, qui m’ont amené sur
l’île. Enez Disrann signifie l’île de
la séparation, car elle se situe à la frontière entre deux mondes. Si la fin de
notre monde est proche, c’est ici que tout se décidera. Hélas, nous n’avons que
très peu de temps pour y voir plus clair.
Il
se leva et regarda Arnaud toujours assis avec gravité.
— Écoute-moi
bien maintenant. J’aurais voulu pouvoir te donner plus d’informations et de
temps, mais hélas nous n’avons pas ce luxe. Le moment et le lieu sont
appropriés. Réfléchis bien à ce que je vais te dire et à ce que tu vas
répondre.
Il
se tut et un silence troublé juste par le souffle du vent dans les branchages
autour d’eux tomba dans la clairière. Arnaud rejeta sa capuche et sentit le
vent soulever ses cheveux et chuchoter doucement à son oreille. Il tenta de se
préparer à ce qui allait arriver, mais sa tête était vide. Il n’y avait plus
que le druide immobile devant lui, les rafales qui tourbillonnaient entre les
arbres, et un sentiment en lui d’hyper réalité : comme si la texture même
du réel avait changé et était devenue une version exagérée d’elle-même. Il se
sentait à la fois dans un rêve et plus réveillé que jamais.
Quand
la voix du druide s’éleva, elle aussi avait un timbre différent. Elle était
plus profonde, plus forte, plus réelle.
— Veux-tu
te transformer pour devenir un instrument du Bien ?
Sans
réfléchir, le garçon tomba à genoux devant le druide et les réponses sortirent
toutes seules de sa bouche comme si elles étaient des formules consacrées qui
avaient toujours existé.
— Je
le veux, s’entendit-il dire clairement.
Son
cœur se mit à battre follement tandis qu’un calme profond envahissait son
esprit.
— Acceptes-tu
d’offrir ton temps, ton âme, ton cœur et ta vie pour défendre le Bien ?
— Je
l’accepte.
— Acceptes-tu
de m’écouter car je n’ai à cœur que ton progrès et le bien du monde ?
— Je
l’accepte.
Le
druide alors se frappa trois fois la poitrine.
— Je
jure et je promets de ne rien faire qui ne soit motivé par le bien d’autrui et
de la Terre, notre mère. Je jure et je promets de ne te donner que des conseils
dont je suis sûr, après avoir demandé conseil au vieil homme qui vit au fond de
moi et au-dessus de moi. Je jure et je promets de toujours rester humble et de t’offrir
ma force, ma foi et ma loyauté et de servir le Bien.
Tal
s’agenouilla devant Arnaud. La pluie s’était arrêtée et un rayon de soleil ocre
baignait la clairière. Les gouttelettes d’eau scintillaient sur les branches
nues des arbres.
— Je
jure et je promets, répéta Arnaud, de toujours rester humble et de vous offrir
ma force, ma foi et ma loyauté et de servir le Bien.
Un
léger bruit dans les buissons voisins attira l’attention de l’adolescent. Il
leva les yeux. Un regard sombre le transperça : le grand cerf blanc se
tenait debout au milieu du taillis. Majestueux et immense, sa pâleur luisant
contre l’ombre des branchages, il contemplait la scène en silence. Dans ce
regard si profond, Arnaud sentit une reconnaissance, une approbation. Puis
l’animal repartit comme il avait surgi. Le soleil disparut derrière des nuages
et la pluie se remit à tomber lentement sur les deux hommes agenouillés à l’orée
de la clairière."