Tuesday, January 27, 2015

En souvenir de Mara... // Remembering Mara...






IN ENGLISH:

Today, on the seventieth anniversary of the liberation of Auschwitz, I am a little Romanian girl murdered during the Holocaust. My name is Mara Coblic. I was born in Chisinau in Romania in 1936, to Ithac and Bracha (nee Sheinberg). Before World War II I was living in Chisinau. I was murdered during the Holocaust, but no one knows where or when. Monsters with human faces stole my innocence and my life. Please, do not forget me.



Monday, January 26, 2015

Aujourd'hui et demain nous commémorons le soixante-dixième anniversaire de la libération d'Auschwitz // Today and tomorrow we commemorate the liberation of Auschwitz seventy years ago





Les 26 et 27 janvier 1945, le camp d'Auschwitz fut libéré par les Alliés et le monde découvrit avec épouvante les horreurs inimaginables perpétrées par les nazis dans les camps de concentration / d'extermination. Cela fait soixante-dix ans aujourd'hui, mais hélas le monde ne s'est toujours pas libéré de telles atrocités: les fascismes (contre les Juifs, les musulmans modérés, les chrétiens d'orient, les Kurdes, les homosexuels, les femmes, les minorités raciales, etc) sont même partout de retour. Cet anniversaire est un moment idéal pour nous de nous retourner vers le passé et d'en retenir les leçons, afin de faire face à notre présent et de préparer notre avenir. Pour créer un monde plus tolérant, plus humain et plus éclairé, n'oublions jamais! // On 26 and 27 January 1945, Auschwitz was liberated by the Allies and the world discovered with disbelief the unimaginable horrors perpetrated by the Nazis in the concentration / extermination camps. This happened seventy years ago, but alas the world is not free from such atrocities: fascisms (against Jews, moderate Muslims, the Christians of the East, the Kurds, homosexuals, women, racial, etc) are doing a comeback everywhere. This anniversary is a good time to return to the past and learn the lessons to meet our present and our future. For a more tolerant world, more humane and informed: let's NEVER forget!




AUSCHWITZ 
(site officiel en anglais ici // official site in English here)




Partout dans le monde, Auschwitz est devenu un symbole de terreur, de génocide et de l'Holocauste. Ce camp a été établi par les Allemands en 1940, dans la banlieue d'Oswiecim, une ville polonaise qui fut annexée au troisième Reich par les nazis. Son nom fut changé en Auschwitz, qui devint également le nom du camp de concentration, Auschwitz. // All over the world, Auschwitz has become a symbol of terror, genocide, and the Holocaust.  It was established by Germans in 1940, in the suburbs of Oswiecim, a Polish city that was annexed to the Third Reich by the Nazis. Its name was changed to Auschwitz, which also became the name of the concentration camp, Auschwitz.








La raison de la mise en place du camp fut que les arrestations massives de Polonais avaient dépassé la capacité des prisons "locales" existantes. Initialement, Auschwitz devait être un camp de concentration du type que les nazis avaient déjà mis en place depuis le début des années 1930. Il fonctionna dans ce rôle tout au long de son existence, même si, à partir de 1942, il devint également le plus grand des camps de la mort. // The direct reason for the establishment of the camp was the fact that mass arrests of Poles were increasing beyond the capacity of existing "local" prisons. Initially, Auschwitz was to be one more concentration camp of the type that the Nazis had been setting up since the early 1930s. It functioned in this role throughout its existence, even when, beginning in 1942, it also became the largest of the death camps. 





HITLER ET LA SOLUTION FINALE // HITLER'S FINAL SOLUTION 

(site en anglais ici)


Les euphémismes étaient souvent utilisés par les nazis pour dissimuler la véritable nature de leurs crimes. Ils ont utilisé le terme «solution finale» pour décrire leur plan d'anéantir tout le peuple juif. On ne connaît pas la date exacte à laquelle les nazis ont décidé de mettre ce plan en action. Sous le "règne" d'Adolf Hitler, la persécution et la ségrégation des Juifs fut mise en œuvre par étapes. Après que le parti nazi obtint le pouvoir en Allemagne en 1933, son racisme profond, maintenant parrainé par l'État, produisit une vague de lois anti-juives, de boycotts économiques, ainsi que le violent pogrom de la "Nuit de cristal"; toutes ces mesures visaient à isoler les Juifs de la société et à les chasser du pays. Après le début de la Seconde Guerre mondiale (en septembre 1939), les nazis imposèrent la mise en place de «ghettos». Ces lieux étaient surpeuplés et insalubres, et les Juifs y mourraient de faim. En 1941, trouvant les ghettos insuffisants, les nazis créèrent la première arme pour exterminer les Juifs: des fourgons à gaz dans lesquels les Juifs étaient asphyxiés à l'aide de gaz d'échappement. Quatre semaines après l'invasion de l'Union soviétique, le 17 Juillet 1941, Hitler mit le chef SS Heinrich Himmler en charge de toutes les questions de sécurité dans l'Union soviétique occupée. Hitler donna à Himmler de larges pouvoirs pour éliminer physiquement toutes les menaces perçues à la domination permanente de l'Allemagne. À l'automne 1941, le chef des SS Heinrich Himmler chargea le général allemand Odilo Globocnik de mettre en œuvre un plan pour assassiner systématiquement les Juifs. Le nom de code "Opération Reinhard" fut finalement donné à ce plan. Trois centres de mise à mort, qui n'avaient d'autre but que l'assassinat en masse, furent créés en Pologne: Belzec, Sobibor et Treblinka. // The Nazis frequently used euphemistic language to disguise the true nature of their crimes. They used the term “Final Solution” to describe their plan to wipe out the whole Jewish people. It is not known on the date of when the Nazis decided to put this plan to action. Under the rule of Adolf Hitler, the persecution and segregation of the Jews was implemented in stages. After the Nazi party achieved power in Germany in 1933, its state-sponsored racism produced anti-Jewish legislation, economic boycotts, and the violence of the Kristallnacht ("Night of Broken Glass") pogrom, all of which meant to isolate Jews from society and drive them out of the country. After the beginning of WW2 (September 1939) the Nazis put into affect the use of the ‘Ghettos’, these places were overcrowded and unsanitary with inadequate food.1941 the Nazi’s created the first weapon used to kill the Jews ‘Gas vans’ which would pour poisonous gas out of there exhaust system onto the defenseless Jews. Four weeks after the invasion of the Soviet Union, on July 17 1941, Hitler tasked SS chief Heinrich Himmler with the responsibility of all security matters in the occupied Soviet Union. Hitler gave Himmler broad authority to physically eliminate any perceived threats to permanent German rule. In the autumn of 1941, SS chief Heinrich Himmler assigned German General Odilo Globocnik with the implementation of a plan to systematically murder the Jews . The code name Operation Reinhard was eventually given to this plan, Three killing centers, with no purpose other than mass murder, were created in Poland: Belzec, Sobibor, and Treblinka. 







LES DÉPORTATIONS DE FRANCE VERS LES CAMPS DE LA MORT  // DEPORTATIONS FROM FRANCE TO THE DEATH CAMPS 


La France, malgré l'héroïsme et la générosité de certains individus qui parvinrent, au péril de leur vie, à sauver des Juifs, des résistants, des communistes, des Roms ou des homosexuels, le gouvernement de Vichy fut sans morale, sans merci et sans coeur dans ses efforts de collaboration avec les Allemands et envoya des milliers de victimes vers la mort. De plus, de nombreuses personnes eurent la bassesse cruelle de dénoncer des relations ou des voisins auprès de la Gestapo (la plupart du temps par esprit de revanche ou par jalousie). // France, despite the heroism and generosity of some individuals who, risking their lives, managed to save Jews, resistance fighters, communists, gypsies and homosexuals, the Vichy government was without morals, no thank you heartless in its efforts to collaborate with the Germans. In addition, many people had the evil meanness (most of the time for revenge or jealousy) to report acquaintances or neighbours to the Gestapo.


Quelques photos... // A few photos...




Jeanine Benichou (la petite fille tenue par son père) photographiée en 1940. Jeanine fut déportée avec sa famille le 31 juillet 1943. // Jeanine Benichou (little girl held by her father). The photo was taken in 1940. Jeanine was deported with her family on July 31, 1943. 




Paris, les Juifs étaient forcés de porter l'étoile jaune (l'insigne de la honte); ici photographiés le 8 juin 1942 auprès d'un étal de marché dans la rue. Ils n'étaient souvent pas servis. Ils furent bientôt placés dans des camps de détention puis déportés par trains de bestiaux entiers vers les camps de la mort. La police française aida les nazis lors des rafles de Juifs // Paris, Jews were forced to wear the yellow star (Badge of Shame) near a market stall in the street, 8 June 1942. They were often not served. They would soon be placed in holding camps and deported by cattle train to the death camps. French police assisted the Nazis in rounding up the Jews.




"L'aryanisation" en France: ce magasin, qui appartenait à des Juifs, fut donné à un "administrateur provisoire"  non-juif. Paris, Avril 1942. // "Aryanization" in France: this shop, belonging to Jews, has been given to a non-Jewish "temporary administrator." Paris, April 1942. 




Paris, un homme porte une pancarte antisémite qui dit: "On ne veut pas de Juifs ici, zone aryenne" -- photo prise en 1940. La police française aida les nazis à arrêter les Juifs pour les déporter vers les camps de la mort. // Paris, a man carries an antisemitic sign which reads: "Jews are not wanted here, Aryan area", photo taken in 1940. French police helped Nazis round up Jews for deportation to death camps.




En 1939, Paris avait une population d'environ 200 000 Juifs, dont beaucoup étaient des Juifs d'Europe, qui avaient déjà immigrés en France, ou des réfugiés venus à cause de l'accession d'Hitler au pouvoir. La première rafle majeure de Juifs parisiens de nationalité étrangère eut lieu le 14 mai 1941, quand la police française arrêta 3747 Juifs. Ils furent internés à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande. À la fin de la guerre, environ 50 000 Juifs parisiens avaient péri pendant l'Holocauste. // In 1939, Paris was home to about 200,000 Jews, many of whom were East European Jews who had earlier immigrated to France or refugees who had arrived in the wake of Hitler’s rise to power. The first major roundup of Parisian Jews of foreign nationality took place on May 14, 1941, when the French police arrested 3,747 people. They were interned in Pithiviers and Beaune-la-Rolande. Ultimately about 50,000 Parisian Jews perished during the Holocaust.





Environ 2000 Juifs furent arrêtés et détenus lors d'une énorme operation de «police». Marseilles, 1943. // Around 2000 Jews are identified and detained during a huge "police" operation. Marseilles, 1943.




Entrée du Vel 'd'Hiv (Winter Stadium ou Vélodrome d'Hiver), où les Juifs furent détenus en masse en attente de leur déportation vers des camps de concentration en France. // Entrance to the Vel’ d’Hiv (the Winter Stadium or Vélodrome d'Hiver), where Jews were detained en-mass in preparation for their deportation to concentration camps in France. 




La Rafle / / The Round Up


Tôt le matin du 16 Juillet 1942, la police française arrêta plus de 13 000 Juifs, dont 4 000 enfants, et les parquèrent au Vélodrome d'hiver. Incarcérés dans des conditions insalubres horribles pendant des jours, ils furent ensuite envoyés au camp de transit de Drancy puis à Auschwitz. Presque tous sont morts... Environ 76 000 Juifs furent déportés de France entre 1940 et 1944. Seulement 2500 sont censés avoir survécu aux camps de la mort et de concentration. // 

Early in the morning of July 16, 1942, the French police arrested over 13,000 Jews including 4,000 children and detained them at the Vélodrome. Kept under horrendous, unsanitary conditions for days, they were then shipped to the transit camp at Drancy and on to Auschwitz. Almost all of them died.... About 76,000 Jews were deported from France between 1940 and 1944. Only 2,500 are believed to have survived the death and concentration camps.





Le 30 mars 1942: le premier train chargé de Juifs de Paris arrive à Auschwitz. La première photographie montre les nombreuses valises des déportés à Auschwitz -- beaucoup hélas ne revinrent jamais. La seconde montre les amas de chaussures des condamnés rassemblées par les nazis (comme le furent toutes les possessions des victimes des camps). // March 30, 1942: The first trainload of Jews from Paris arrive at Auschwitz. The first photograph shows the many suitcases of those deported to Auschwitz, many of whom would never return. The second one shows the heaps of shoes belonging to the victims, gathered by the Nazis (like all the victims' other possessions).

Source: United States Holocaust Memorial Museum & www.facebook.com/memorialine








N'oublions pas, dans notre devoir de mémoire, que les Juifs n'ont pas été les seules victimes des atrocités nazies: les Roms, les communistes, les prisonniers politiques, les homosexuels, les personnes handicapées, les Témoins de Jéhovah, les Polonais... ont eux aussi été persécutés, torturés et assassinés. // //  Let's not forget, in our duty of memory, that the Jews were not the only victims of the horrific Nazi killings: the Gypsies, the communists, political prisoners, homosexuals, people with disabilities, Jehovah's Witnesses, Poles... they too were persecuted, tortured and assassinated.




Il y a toujours eu hélas des horreurs imposées par des hommes à d'autres hommes. Jamais cependant une idéologie aussi monstrueuse que celle de l'extermination délibérée et "industrielle" d'un peuple entier (la "Solution Finale") n'avait jusqu'alors existé. // There's always been, unfortunately, horrors imposed by some men on other men. Never, however, such a monstrous ideology centred on the deliberate and "industrial" extermination of an entire people (the "Final Solution") had hitherto existed.


JAMAIS PLUS! // NEVER AGAIN!






PS: Et pendant ce temps, après avoir totalement déshumanisé leurs victimes, les monstres sadiques qui avaient inventé la "Solution Finale" s'amusaient encore et sans remords dans la douce chaleur de l'été 1944... // Meanwhile, after having totally dehumanized their victims, the sadistic monsters who had invented the "Final Solution" could still enjoy themselves remorselessly in the balmy heat of the summer of 1944 ...


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Wednesday, January 14, 2015

SuR la valeuR de l'oRiginalité et de la libeRté d'expRession // On the value of oRiginality and of fReedom of expRession




En harmonie avec les débats si intéressants qui agitent nos sociétés d'Europe occidentale à la suite des attentats de la semaine dernière à Paris, voici un beau film d'animation qui parle avec poésie de la nécessité de l'originalité et du non-conformisme dans une société, ainsi que de la si précieuse liberté d'expression... // In tune with the very interesting debates in our Western European countries as a result of the attacks last week in Paris, here is a beautiful animation that talks with poetry about the need for originality and non-conformism in society, and of the precious freedom of expression ...


[R]

Un film de Nicolas Bianco-Levrin et Julie Rembauville // A film by Nicolas Bianco-Levrin and Julie Rembauville

Dans une ville où tout est construit autour de la lettre R, on ne parle et on ne pense que "R". A l’école, un enfant apprend difficilement à écrire. De ses gribouillis maladroits naissent des signes étranges. // In a city where everything is built around the letter R, everyone only speaks and thinks "R". At school, a child learns to write with difficulty. From his clumsy scribbles strange signs are born.



CLIQUEZ ICI POUR VOIR LE FILM // CLICK HERE TO WATCH THE FILM 



Friday, January 9, 2015

Quelques pensées après trois jours terribles // A few thoughts at the end of three dreadful days






Trois jours d'horreur viennent heureusement de s'achever et, bien que soulagés, nous nous sentons épuisés, écrasés, vidés.

Pourtant ce qui va suivre sera tout aussi important que ce qui s'est passé et nous y avons chacun un rôle essentiel à jouer.

Le prochain obstacle va consister à nous garder d'être influencés par la colère aveugle, la peur et le chagrin. Car la France et ses idéaux sont en danger. Ils se trouvent menacés par les deux nouveaux visages du fascisme: l'extrémisme islamiste et l'extrême droite.

Nous devons nous garder absolument de ces deux périls et nous concentrer sur notre unité nationale (et internationale avec les autres démocraties qui partagent notre idéal de tolérance et notre respect des droits de l'homme et de la femme). 

Nous devons nous concentrer sur les valeurs pour lesquelles tous ces pauvres innocents sont morts au cours des trois derniers jours. Ces précieuses valeurs sont notre humanité partagée mais aussi les trois puissants idéaux de notre République: la Liberté, l'Égalité et la Fraternité.

Après ce qui vient de se passer, je prie de tout coeur pour les victimes et leurs familles, mais aussi pour ce qui va se passer ensuite... Que les forces de la lumière et de l'humanité prévalent!

Bon week-end, chers amis!







Three days of horror fortunately have just come to an end and, although relieved, we also feel exhausted, crushed, emptied. 

What will follow, however, will be just as important as what has happened and we will each have a vital role to play.

The next hurdle for us will be to keep ourselves from being influenced by blind anger, fear and grief. Because France and its ideals are in danger. They are threatened by the two new faces of fascism: Islamist extremism and the extreme right.

We must guard absolutely against these two perils and focus instead on our national unity (and international unity with other democracies that share our ideal of tolerance and our respect for human rights). 

We must focus on the values for which these poor innocents have died over the past three days. These precious values are our shared humanity and the three powerful ideals of our Republic: Liberty, Equality and Fraternity.

After what has just happened, I pray with all my heart for the victims and their families, but also for what is going to happen next... May the forces of light and humanity prevail!

Have a great week-end, dear friends!



Bond of union -- M. C. Esher 

Thursday, January 8, 2015

LIBERTE // LIBERTY






Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.






Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, 1945, Les Editions de Minuit



Liberté


On my school notebooks
On my desk and on the trees
On the sands of snow
I write your name

On the pages I have read
On all the white pages
Stone, blood, paper or ash
I write your name

On the images of gold
On the weapons of the warriors
On the crown of the king
I write your name

On the jungle and the desert
On the nest and on the brier
On the echo of my childhood
I write your name

On all my scarves of blue
On the moist sunlit swamps
On the living lake of moonlight
I write your name

On the fields, on the horizon
On the birds’ wings
And on the mill of shadows
I write your name

On each whiff of daybreak
On the sea, on the boats
On the demented mountaintop
I write your name

On the froth of the cloud
On the sweat of the storm
On the dense rain and the flat
I write your name

On the flickering figures
On the bells of colours
On the natural truth
I write your name

On the high paths
On the deployed routes
On the crowd-thronged square
I write your name

On the lamp which is lit
On the lamp which isn’t
On my reunited thoughts
I write your name

On a fruit cut in two
Of my mirror and my chamber
On my bed, an empty shell
I write your name

On my dog, greathearted and greedy
On his pricked-up ears
On his blundering paws
I write your name

On the latch of my door
On those familiar objects
On the torrents of a good fire
I write your name

On the harmony of the flesh
On the faces of my friends
On each outstretched hand
I write your name

On the window of surprises
On a pair of expectant lips
In a state far deeper than silence
I write your name

On my crumbled hiding-places
On my sunken lighthouses
On my walls and my ennui
I write your name

On abstraction without desire
On naked solitude
On the marches of death
I write your name

And for the want of a word
I renew my life
For I was born to know you
To name you


Liberty.



Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, 1945, Les Editions de Minuit

(translation: http://allpoetry.com/Libert-)