Tuesday, September 8, 2015

Hier, il y a soixante-quinze ans, le Blitz de Londres commençait... // Yesterday seventy five years ago the London Blitz was starting...






Chers amis,

Le 7 Septembre 1940, il y a soixante-quinze ans, les Allemands commencèrent une attaque féroce sur les citoyens britanniques afin de détruire leur moral. L'idée était que s'ils avaient perdu leurs maisons et des membres de leur famille, s'ils craignaient pour leur vie et celle de leurs proches, de leurs enfants, ils feraient pression sur leur gouvernement pour que la Grande-Bretagne se rende à Hitler.




Cela débuta avec les bombardements de Londres, qui, pendant 57 nuits consécutives, déclenchèrent un enfer destructeur d'une rare violence sur ses habitants. Au sein de cette campagne vouée à détruire le moral des Britanniques, de nombreuses autres villes furent aussi réduites en ruines -- même des endroits seulement réputés pour leur beauté comme la ville de Bath (au cours des raids "Baedeker").






Mais c'était sans compter avec la force de vision et de caractère, ainsi que le génie oratoire, du Premier Ministre britannique, Winston Churchill, qui inspira son peuple à l'héroïsme et à la résistance. La patience, l'humour, le courage et la solidarité manifestés par les bombardés est depuis devenue légendaire.




Churchill au milieu des ruines à Londres en septembre 1940





Nous savons bien sûr maintenant comment se termina la guerre, mais mettons-nous un instant à la place des gens de l'époque: avec au ventre une terreur constante, avec au coeur le deuil et le chagrin, avec aucun espoir réel de voir la guerre se finir, il est extraordinaire qu'ils aient résisté si longtemps.

N'oublions jamais combien nous devons à ceux qui nous ont précédés et qui nous ont montré la voie du courage et de la solidarité humaine.


N'oublions pas non plus que certains de nos contemporains vivent encore de nos jours l'enfer et la terreur de la guerre : tendons-leur une main aidante à chaque fois que cela nous est possible.

Syrie, 2015

Londres, années 40

Cliquez ICI pour voir un film de l'époque sur 
le Blitz de Londres.



Dear friends,

On the 7th of September 1940, seventy five years ago, the Germans started an outright offensive to attack British citizens in order to destroy their morale. The thought was that if they lost their houses and members of their families, if they feared for their life and that of their loved ones, their children, they would put pressure on their government to surrender to Hitler.




It started with the bombing of London for 57 consecutive nights, unleashing a hell of violence and destruction on its inhabitants. In the same campaign to ruin British morale many other cities were destroyed, even places only renowned for their beauty like the city of Bath (during the so-called Baedeker raids). 






But the Germans had not taken into account the strength of vision and character, as well as the oratory genius, of the British leader, Winston Churchill, who whipped his people into heroism and resistance. The resilience and humour, courage and solidarity shown by the bombarded have since become the stuff of legends.




Churchill in the midst of ruins in London - September 1940







We now know what we know about the outcome of the war, but let's put ourselves into people's shoes at the time. With constant terror, grief and no end of the war in sight, it's a true wonder they lasted so long. 

So let's never forget how much we owe the people who have preceded us and who have shown us the way of courage and human solidarity. 

Let's not forget either that some of our contemporaries are still experiencing nowadays the hell and terror of war and that we should try to extent a helping hand to them every time we can.

Syria, 2015


London, 1940s


Click HERE to watch footage of the London Blitz.

Tuesday, August 25, 2015

Hommage à ma grand-tante Dorite, une héroïne du quotidien.


Tante Dorite dans les années 50.


Tante Dorite est morte... 


Des mots qui ne surprennent pas lorsqu'il s'agit d'une dame de 98 ans. Des mots qui offrent même plus de réconfort que de chagrin lorsqu'il s'agit de quelqu'un que son esprit avait hélas quitté il y a déjà des années ne laissant plus qu'une frêle coquille là où il y avait eu une femme qui irradiait de vie et d'intelligence.

Parce que Tante Dorite était avant tout une étincelle. Discrète dans sa jeunesse, une violette d'apparence timide, elle a réussi à transformer une vie de renoncements, de deuils et d'abnégation en une existence riche et belle grâce à son attitude face à la vie. 

Elle était artiste ayant, comme son frère Henri, un réel talent pour la peinture. Sans avoir jamais pu voyager, elle était intéressée par tout : l'histoire, le monde, les livres, la musique... Une fan du grand Teilhard de Chardin, comme son frère, mon grand-père Alfred, elle était d'une profondeur spirituelle à la fois intense et subtile. Son ouverture d'esprit, son enthousiasme et son énergie l'avaient transformée en exploratrice. 

C'est elle qui, lorsque j'étais adolescente, m'a appris à reconnaître les étoiles. Je nous revois, la nuit, sur son balcon, explorant le ciel criblé d'étoiles pendant des heures avec sa lunette d'astronome, et je ne regarderai jamais Orion (avec Rigel la bleue et Bételgeuse la rousse) sans penser à elle. 

Elle a été aussi pour moi une source constante de soutien et d'encouragement dans mon travail d'écrivain : je n'oublierai jamais lorsque, me parlant d'un recueil de nouvelles que j'avais écrit, elle m'a dit que mes grands-oncles seraient fiers de moi. Je me souviens de ma fierté et de ma joie -- son avis avait beaucoup d'importance pour moi car elle était d'une intelligence aiguë et d'une honnêteté totale. 


Tante Dorite, c'est aussi la jeune fille de dix-huit ans qui a eu le courage extraordinaire d'aller plaider au siège de l'Abwehr à Paris pour la vie de son frère tant aimé, Marcel, un héro de la Résistance fusillé au Mont-Valérien en 1943. C'est aussi la jeune fille qui n'a jamais pu se marier à cause des ravages de la guerre ; la jeune fille dont la vocation de peintre fut écrasée lorsque sa mère (mon arrière-grand-mère) la força à interrompre ses études aux Beaux-arts de Paris (les jeunes filles de bonne famille n'avaient pas le droit de vivre pour elles à cette époque). 

Elle a dû surmonter aussi de très grands chagrins lorsque ses frères tant aimés moururent les uns après les autres ; leur famille, leur fratrie (elle était la seule fille de cinq enfants) était unie par un amour immense. 

Pour moi, une de ses petites-nièces, pour Maman, une de ses nièces, et pour le reste de la famille j'en suis sûre, elle restera à jamais cette présence forte, lumineuse, drôle et si charmante qui représentait un temps hélas passé de dignité, de courage, d'humour, de modestie, de devoir et d'héroïsme. 


Bien chère Tante Dorite, repose en paix, tu le mérites. Nous ne t'oublierons jamais.




Au mariage d'un ami dans les années trente (à droite).

Avec trois de ses frères adorés en 1944 -- Alfred, Louis et Henri.

Marcel, son frère fusillé en 1943 au Mont-Valérien parce qu'il était résistant (ici en 1940).

Avec Maman, sa nièce, dans les années 50.


Saint-Malo.
Nous avons la tristesse de vous faire part du décès de Mademoiselle Marguerite COTTERET 
survenu dans sa 99e année. 
De la part de : 
Mme veuve Louis Cotteret, 
sa belle-soeur; 
ses nombreux neveux et nièces, cousins et cousines ainsi que toute la famille et ses amis. 
La cérémonie religieuse sera célébrée mardi 25 août 2015, à 14 h 30, en l'église Sainte-Croix de Saint-Malo. 
La famille remercie l'ensemble du personnel de l'EHPAD des Corbières. 



NB: Ces photos sont des photos de famille et ne doivent pas être utilisées sans permission.

Tuesday, July 21, 2015

Séance de dédicace demain après-midi à Saint-Malo.


Chers amis,

La vie enfin reprend! 

En attendant la parution de mon troisième tome, plus tard dans l'année, je serai en signature de mes deux premiers livres chez mon éditeur PASCAL GALODÉ, 7 rue de Dinan à Saint-Malo, demain 22 juillet 2015, de 15 heures à 18 heures. 

J'espère de tout cœur avoir la grande joie de vous y revoir ou de vous rencontrer. 







La vie reprend! En attendant la sortie de mon troisième tome, je dédicacerai les deux premiers livres de ma trilogie le...
Posted by Les Maîtres de l'orage on Monday, 20 July 2015

Friday, July 3, 2015

Une petite visite en pays de Dinan, grâce à l'écrivain Yveline Féray (en français).




Chers amis, 

Alors que je me prépare à faire bientôt un petit saut en Bretagne, j'ai envie de partager avec vous ce texte magnifique écrit par ma marraine littéraire, l'écrivain Yveline Féray, à propos d'un endroit plein de spiritualité et de magie, l'Abbaye de Léhon. Dans ce texte, reposent l'esprit et le coeur de ma Bretagne natale, et sa fin est si belle qu'elle me donne des frissons. 

Si jamais vous allez faire un tour en Côtes-d'Armor (là où se déroule Les Maîtres de l'orage), je vous recommande vivement de faire un détour par la merveilleuse ville médiévale de Dinan et par la magique Abbaye de Léhon. Croyez-moi, vous ne le regretterez pas! 

A très vite!




ABBAYE DE LEHON

TERRE DES DIEUX, TERRE DES SAINTS,
TERRE DES HOMMES

« Je  suis né trois fois »
Taliésin, barde du Vème siècle

« La Bretagne, écrivait Saint-Pol Roux, est un univers » et dans certains lieux, nous sentons plus qu’ailleurs cet univers s’entrouvrir et respirer.

Certains lieux nous appellent et, d’instinct, nos pas nous y conduisent dans on ne sait quel secret espoir de retrouvailles avec ces très anciennes demeures qui furent les nôtres et dont nous conservons, d’âge en âge, la récurrente nostalgie sinon la mémoire.

Ainsi au sortir de Dinan, par l’ancienne route de Nominoë, premier roi de Bretagne, puis par celle de l’Abbaye qui longe la butte féodale, couronnée de ses pâtés d’enfant sage, et descend au cœur du vieux bourg, nous marchons vers cet acte de foi d’avant l’an mil : l’Abbaye de Léhon.

La voici, d’abord en son enfance, chapelle en bois, abritant les reliques de Saint-Magloire ; église ensuite, édifiée au IXème siècle grâce aux pierres d’un temple gallo-romain, brûlée avec son village au Xème siècle par les Normands et reconstruite au XIIème siècle « dans la pure tradition monastique », remaniée et son cloître roman rebâti au XVIIème siècle, puis sur ordre de  Louis XV - quittée au XVIIIème siècle par ses moines contraints à l’abandon, vendue aux enchères, comme bien d’Etat, pendant la Révolution, tour à tour brasserie, manufacture de toiles à voile et filature, tannerie, école, avant d’être cédée au XIXème siècle  à la mairie de Léhon pour, d’ancienne église abbatiale, devenir église paroissiale du village, ainsi sauvée de la ruine avant d’être classée « Monument historique » et dans la seconde moitié du XXème siècle, bénéficier de réhabilitations successives.

La voici donc, élevant est-ouest selon la règle, son église romane et gothique au fond de son verdoyant vallon, tendrement enlacée par la Rance, sous la protection des collines et des vestiges du château de Léhon…

Les jours ordinaires - s’ouvrent à nous, le petit jardin botanique du cloître, cœur du monastère et l’abbatiale Saint-Magloire, avec dans leurs enfeus, les remarquables gisants des Beaumanoir et ceux de deux dames châtelaines, le reliquaire du saint fondateur porté par un moine accoudé, un livre à la main à la table des nuages, les sculptures de bois ciré de Saint Joseph à l’Enfant et de la Vierge datant du Grand Siècle et du suivant, le bénitier, ancienne cuve baptismale du XIIIème siècle, au rebord usé par les faux des pieux moissonneurs selon la coutume d’antan…

Ces jours-là, franchissant le vieux pont de Léhon jusqu’au chemin de halage, nous pouvons encore contempler entre les arbres, le chœur de l’Abbaye, les vitraux de sa rosace et de sa  large baie à meneaux, par delà la ceinture moirée du canal d’Ille - et- Rance, dans l’écrin de paix de ses jardins.

Les jours privilégiés nous sont révélés, dans leur intimité, les bâtiments claustraux.

D’abord la salle du musée, jadis la salle du chapitre, salle d’étude de la communauté où antiphonaires, bibles latines et la Somme théologique de Saint Thomas d’Aquin rescapés de l’importante bibliothèque d’alors, ont été rassemblés, et sous nos pas exactement, la lumineuse plongée dans une salle de l’abbaye primitive - le scriptorium peut-être ? - vers la gardienne des lieux, sereine et majestueuse, une tête romane du XIIème siècle. Lui faisant suite,- aujourd’hui salle d’honneur de la mairie de Léhon -, l’ancien réfectoire des moines, sacrifié au sens pratique des bénédictins de Saint-Maur au XVIIème siècle, et réhabilité à la fin du vingtième dans l’envol de sa voûte retrouvée et la transparence bleu grisé des vitraux de ses hautes fenêtres gothiques. Seul monastère avec celui de Beauport à avoir conservé ainsi, en très bon état, un réfectoire médiéval.

Il nous faut ensuite monter le vénérable escalier de bois aux côtés de combien d’ombres silencieuses, aux capuchons baissés, jusqu’au dortoir des moines. Les cloisons des cellules ont disparu, reste une immense salle bellement éclairée par la lumière de la vallée, dévolue désormais à cette autre forme de prière qu’est la création et aux expositions. Et de découvrir au second les grands combles et leur impressionnante perspective de charpente de caravelle. Ici demeure, sorte de basse continue, le mystérieux écho de siècles de vie monastique rythmés par la règle bénédictine, de l’office premier des matines au dernier, celui de complies, les prières et les chants, les plaintes et les soupirs de tous ces hommes qui, dans le renoncement et la quête de Dieu, vécurent ici.

Une fois redescendus, laissant derrière nous les bâtiments conventuels, et les siècles passés, nous pénétrons au cœur de ces jardins de l’abbaye, qui près de la Rance, là-bas se font prairies, à la rencontre en pleine nature  de ces six moines qui, les premiers, raconte la Légende Dorée, venus de la Grande Ile Bretagne et d’Irlande aussi, s’enfoncèrent au plus profond de l’Argoat inextricable et firent choix de ce lieu.

En ce IXème siècle, pour ces six ermites point d’abbaye, de cellier du prieur, plein d’instruments aratoires, de plantes médicinales à sécher ; point de meule à moudre le grain ; point de citerne de pierre à recueillir l’eau du ciel, que nous voyons ici, pieusement conservés ; point de vignes, de potagers et de champs de blé ; point de moulins… Des huttes de branchages et entre quatre piquets, des litières d’herbes et de feuilles, leur bure de moine pour vêtement et couverture, des sandales d’herbes pour leurs pieds nus, la pêche et la cueillette pour nourriture. Pâles, les joues creuses, hirsutes avec au fond de leurs yeux brûlants la flamme dévorante de ceux qui ont renoncé à tout ce qui n’est pas leur foi. C’est ainsi que le Roi Nominoë, qui chassait en ces parages le sanglier, les trouva et eut pour leur misère grande pitié… La suite - nous la connaissons, c’est finalement avec l’assentiment du Ciel, qu’ils se firent voleurs de reliques et obtinrent du roi Nominoë leur monastère.

Six moines au commencement à choisir la terre de Léhon, et six moines à la fin à s’en arracher pour disparaître à jamais… Comme avalés dans la Douna, la « Profonde » l’impénétrable forêt du commencement des commencements, celle des Celtes « planteurs » de menhirs, des Druides aux trois cercles d’existence, plus tard la Brocéliande des métamorphoses, des prisons invisibles et du Val sans Retour.



Dans le silence, le Chant du monde.

Il nous vient en ces lieux, l’air vif sur le visage et la terre retrouvée sous nos pieds, une exaltation proche du vertige. Comme si l’univers s’entrouvrait sur le mystère de notre présence ici-bas, sur le connu et l’irrémédiablement oublié des origines, dont nous nous sentons soudain plus proches que jamais et cependant tenus à distance.

Comme si nous retrouvions en un éclair, héritage d’une « civilisation immémoriale », les strates de nos âmes successives porteuses de tout ce que nous avons cru et croyions encore et qui demeurent en nous autres Bretons, selon Anatole Le Braz, « à l’état de forces souterraines demeurées vivantes et agissantes ».

Comme si, en ces lieux sacrés, parcelles de Dieu ne pouvant être anéanties, elles vibraient en nous…

Nous, un instant, harpes éoliennes de l’univers.


Yveline Féray
Dinan – 15 octobre 2014

(Copyright : revue "Le Pays de Dinan" 2014)



Friday, June 26, 2015

Décapitation à Grenoble // Decapitation in Grenoble



IN ENGLISH (FRENCH FACEBOOK POST BELOW)

Unspeakable horror has struck my alma mater, Grenoble in France, where a hideous beheading by Islamists has pushed the monstrosities of ISIS, yet again this year, into the very core of our European psyche. The beautiful text below and this incredibly harmonious painting to remind us of the beauty and sanity humanity is also capable of. Art can be an antidote to evil.

Click here for link to an article about this incident in The Independent.


Aujourd'hui j'apprends dans les journaux qu'une indicible horreur a touché mon "alma mater" (la ville de mon ancienne...
Posted by Les Maîtres de l'orage on vendredi 26 juin 2015




Saturday, June 6, 2015

En ce 71ème anniversaire du Débarquement, souvenons-nous des résistants // On this 71st anniversary of the D-Day Landings let's remember the resistants




Aujourd'hui, jour anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie, le 6 juin 1944, nous commémorons les braves soldats qui risquèrent ou donnèrent leur vie pour nous libérer de la botte nazie. Mais mon message d'aujourd'hui est particulièrement dédié à tous les soldats de l'ombre, les résistants, comme mon grand-oncle Marcel Cotteret, qui se battirent avec un courage extraordinaire pour lutter contre l'ennemi, de l'intérieur des territoires occupés. Sans leur héroisme, le Débarquement n'aurait jamais pu arriver. // Today, on the anniversary of the Allied Landings in Normandy on June 6 1944, we remember the brave soldiers who risked or gave their lives to free us from the Nazi boot. But my post today is particularly dedicated to the secret army of the resistants, like my great-uncle Marcel Cotteret, who fought with extraordinary courage  against the enemy from within the occupied territories. Without their heroism the D-Day Landings could have never happened.


Marcel Jaurant-Singer dans les années 40.

Voici donc l'histoire d'un autre Marcel, Marcel Jaurant-Singer, espion français travaillant pour les services de renseignements anglais pendant la guerre et surnommé maintenant, vu son grand âge (94 ans), le dernier espion de Churchill. Son histoire vaut vraiment la peine d'être racontée et le lien ci-dessous vous mènera vers son témoignage passionnant. Pour lui et pour tous les autres soldats de l'ombre à qui nous devons tant: n'oublions jamais!  // This below is the story of another Marcel, Marcel Jaurant-Singer, a French spy working for British intelligence during the war, who's called, given his age (94), the last of Churchill's spies. His story is really worth being told and the link below will lead you to his fascinating testimony. This post is in his honour and in that of all the resistants to whom we owe so much. Lest we forget!

En juin 1944, il n'avait que 23 ans et "Armand" était son nom de résistant : "Le 6 juin 1944, jour du Débarquement, j'étais dans le chef-lieu, et les gens du coin ont eu une drôle d'idée. À 5 heures du matin, l'un d'eux est venu me dire : « Armand, les hommes vous attendent sur la place. » Autrement dit, quelqu'un a déclaré la mobilisation générale, tous les hommes se sont réunis sur la place et ils ont attendu mes ordres. Je me suis retrouvé le 6 juin, à la tête de 350 hommes et… Débrouillez-vous ! Je les ai donc emmenés dans un maquis et demandé de l'aide à Londres, qui m'a répondu : «Débrouillez-vous.»



In June 1944 he was just 23 and "Armand" was his resistance name: "On June 6, 1944 — on the day the Allies landed — I was in the main town and the locals had this crazy idea. At 5 am, one of them came to find me and said, "Armand, the men are waiting for you on the square." Someone had apparently decreed a general mobilization and all the men had gathered on the square and were awaiting my orders. On June 6, I found myself on June 6 at the head of a unit of 350 men and…You're on your own! I took them into the woods and asked London what I should do, and they replied: "You're on your own, now."






Marcel Jaurant-Singer lors d'une cérémonie de commémoration en 2012.


PS: Un livre à explorer à l'occasion de cet anniversaire, le bel ouvrage d'Emmanuel Thiébot chez Larousse. Bonne lecture! :)







Monday, June 1, 2015

Une nouvelle critique du Vertige du Rhombus // A new review of Le Vertige du Rhombus




Un immense merci à tous les lecteurs et blogueurs qui prennent le temps de lire mes histoires et ensuite de les disséminer en en parlant autour d'eux, soit par oral, soit comme ici par écrit. 

Et merci encore à Livr'envie - Black Kat's Blog pour cette belle et sensible critique. 





Les Maîtres de l’orage – Tome 2 

Le vertige du Rhombus

Véronique David-Martin

Alors que nous avions laissé l’île Verte aux portes de la Seconde Guerre Mondiale avec le 1er tome des Maîtres de l’orage, La marque de l’orage, nous retrouvons ce morceau de terre à cheval sur deux époques: de nos jours, avec Arnaud et Sieg, deux ados, en vacances pour l’un, en proie à un lourd secret pour l’autre; et Marwen et ses amis, plongés dans l’occupation allemande.

Ce 2ème tome est marqué par ce ping-pong temporel fascinant et s’il rythme énergiquement l’histoire, il permet également d’appréhender l’état d’esprit de ces très jeunes adultes: quand Marwen, Claire et les autres doivent agir au quotidien avec le poids de la guerre, pour leur survie tout autant que leurs valeurs, Arnaud et Sieg, eux, doivent assumer l’héritage d’un passé lourd pour écrire leur présent, en toute conscience. Car l’avenir est la somme de chaque décision, qu’elle date de 1942 ou de 2012.

Il se passe de drôles de choses sur l’île Verte. Les éléments se déchaînent toujours autant. Et d’une époque à l’autre, l’origine est similaire. Si, dans le 1er tome, les légendes étaient prépondérantes, dans ce volet, c’est la science aux mains des hommes qui prévaut, sans pour autant étouffer la magie qui règne sur l’île.

Il y a plusieurs strates de lecture, selon que le lecteur s’attache à l’aventure fantastique mâtinée de faits historiques, ou selon qu’il creuse les sujets abordés et se questionne. L’une est purement récréative alors que l’autre nous entraîne dans une prise de conscience de notre monde actuel comme passé.

Parce que les forces nées du nazisme et de ses opposants ne sont pas mortes avec l’armistice. Parce que les idées de pouvoir et de destruction sont toujours d’actualité, même revêtues d’un uniforme différent. Parce que le génie scientifique est trop souvent aux mains des forces obscures que mis à profit pour le bien de l’humanité. Quand, en temps de guerre, les inventions technologiques avaient pour but la victoire, la survie et le pouvoir… en 2012, une mystérieuse société, qui cache sa présence aux yeux des îliens, est prête à tout pour récupérer le Rhombus, tombé dans l’oubli depuis le conflit mondial, pour le pouvoir bien sûr et le profit pécuniaire.

D’autres temps, d’autres mœurs… quoique… les choses ne sont guère différentes en fin de compte…

Une correspondance des années 40, retrouvée entre deux chercheurs, Tréharec et Tesla, ce génie trop peu reconnu, est particulièrement touchante et parlante. Ce sont deux inventeurs, deux génies, mais aussi des hommes. Avec une conscience. Celle que leurs inventions pourraient révolutionner et améliorer le monde mais que les êtres humains étant ce qu’ils sont, elles pourraient également servir d’armes diaboliques au service du mal. La science doit-elle avancer à tout prix? Au mépris des valeurs et de la morale? Et un génie est-il capable de taire ses fabuleuses découvertes, quitte à rester dans l’ombre pour le restant de ses jours?

Ce sont également des écrits qui vont rapprocher les deux générations d’ados, avec la découverte du journal secret de Marwen et la correspondance de Claire. Les mots vont attirer Arnaud et Sieg dans une valse savoureuse de magie et de sentiments intemporels et une fascination, à travers les âges, pour ces deux jeunes filles.

Et quand à l’époque de Marwen, il n’y avait globalement le choix qu’entre amis et ennemis, collabo ou résistants, il n’en va pas de même pour le présent. Sieg est allemand et porte, malgré lui, le fardeau des actes de ses aïeux. Les rapports pourraient être conflictuels si l’amitié n’était pas présente. Le sujet de l’héritage familial et historique apparaît particulièrement vivant et perturbant au travers des événements actuels de l’île, au travers de Sieg et de son mal être. Les ennemis d’hier sont-ils destinés à le rester pour les générations suivantes? L’antagonisme perdure-t-il malgré la paix des peuples retrouvée?

C’est aussi le sujet de l’intolérance qui est abordé subtilement lorsque la relation des deux garçons prête à certaines médisances de la part de leurs collègues désoeuvrés et mesquins.

Les lettres de Claire sont très émouvantes car elles s’adressent à une amie restée à Paris et révèlent délicatement et pudiquement le destin mortel connu des déportations de civils, hommes, femmes, enfants…

J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver les personnages du 1er tome, Marwen et Gaël, notamment. A suivre leur parcours et les chemins empruntés, avec Anne, James et Mattéo, pendant l’occupation par les allemands de leur île. Et l’arrivée d’Arnaud et Sieg, à quelques années dans le futur, nourrit encore plus le climat de mystères et de légendes, même si le Rhombus est lui particulièrement réel!

Le fameux Rhombus est un pont entre ces deux époques… il est particulièrement dévastateur…

Et entre l’Histoire, l’aventure, la science et les légendes, sans oublier le tumulte des émotions, je vous conseille vivement cette lecture pour découvrir le vertige du Rhombus…


Citations

« La fin du monde sera précipitée par la folie des hommes. (…) Je veux dire juste que l’homme est plus avancé dans les sciences que la sagesse et que s’il continue à n’écouter que sa cupidité, il s’autodétruira. »

« (…) mais elle s’étonnait de sa capacité toute neuve à mentir activement. La nécessité et l’instinct de survie avaient de grands pouvoirs d’inspiration. »

« Les plus grands génies ont toujours été tributaires de leurs mécènes qui sont plus intéressés par le rendement d’une invention que par son usage pour l’amélioration de la race humaine. »

« Il y a deux façons de vivre les choses, dit-elle. Soit on vit détaché du passé, soit on se sent responsable de ce qu’on fait nos ancêtres… »

« Pourquoi ne pas faire un peu des deux: être conscient de ce qu’ils ont fait, pour éviter de le refaire, tout en restant libre d’exister par nous-mêmes. »

« Dans les périodes les plus sombres, c’est l’espoir et le souvenir de la lumière qui nous permettent de continuer à vivre. »

« Il est à la fois le jour le plus éblouissant et la nuit la plus dense. Une sorte de soleil noir, si une telle chose pouvait exister… »