Wednesday, February 22, 2012

Les péchés du père... // The sins of the father...




Hitler et/and Jean-Marie Loret, son fils/his son.


Les péchés du père… 


La semaine dernière, ma sœur m’a envoyé un article du magazine "Le Point" à propos d’un scoop historique: Hitler aurait eu un fils… un Français. (Ma famille m'envoie des articles ou des titres de livres liés à la seconde guerre mondiale, à cause de l'intérêt général que je porte à cette période et surtout à cause de mes recherches pour ma trilogie.)

L’article expliquait que, lorsqu’il était soldat pendant la Grande Guerre (la première), Hitler s’était retrouvé dans les tranchées du nord de la France où il avait eu une relation avec une adolescente française, de laquelle un enfant serait né. Bien que certains historiens se posent encore des questions quant à la sexualité du Führer (plus précisément, en avait-il une ou pas?), il est certain qu’il semblait avoir une prédilection pour les très jeunes femmes à l’esprit simple et à l’allure saine (sa nièce, Geli Raubal, et sa maîtresse, Eva Braun, illustrant bien ce point).

Cette nouvelle publiée par "Le Point", qu'elle soit avérée ou pas, n’est en tout cas pas un scoop puisque Jean-Marie Loret, le supposé fils d’Hitler, a écrit à ce sujet un livre dans les années 80, intitulé fort à propos « Le Nom de ton Père est Hitler » (les derniers mots prononcés par sa mère sur son lit de mort). Certains journalistes ont eu beau dire que des tests ADN avaient prouvé que Loret n’était pas le descendant d’Hitler, il est certain que sa conviction d’être le fils d’un monstre a tristement affecté sa vie.

Ce qui m'a vraiment intéressée dans cette histoire n'est pas qu'elle soit un scoop (d’ailleurs plutôt sensationnaliste), mais qu'elle me semble être d'actualité pour beaucoup d'entre nous, que ce soit dans notre vie privée (notre famille) ou dans notre vie collective (notre histoire, notre pays, etc.). 

Bien sûr elle est d'actualité pour moi, qui écris sur la seconde guerre mondiale; ensuite, pour les Français, en pleine période de pré-élection présidentielle (avec Marine Le Pen du Front National dangereusement populaire); aussi, pour les descendants des Allemands et de tous ceux (quelle que soit leur nationalité) qui ont aidé à persécuter et massacrer des millions d’innocents; et, enfin, pour tous les Européens face au naufrage potentiel de l’Europe et à la montée des forces de l’extrême droite. La question pour nous tous, partis concernés, est la suivante : si nous nous devons (et devons à nos enfants) de ne jamais oublier les leçons de notre passé, devons-nous nous sentir responsables des péchés de nos ancêtres ? Et, d'un autre côté, si nous nous lavons les mains des crimes de nos aïeux, ne nous ouvrons-nous pas au danger de retomber dans les impasses terribles qui ont caractérisé les idéologies destructrices du siècle dernier ?

Ma réponse (toute personnelle) à cette question est que nous ne pouvons nous considérer responsables ni de nos gènes  ni des actions de nos ancêtres. Par contre, nous sommes totalement responsables de nous-mêmes et de ce que nous pensons et faisons dans notre vie. Pour moi donc, la dictature de la loi des gènes et du sang sur notre être et notre destinée est erronée (la culpabilité ou le ressentiment qui en découlent ne pouvant mener qu'à l'auto flagellation ou à la vendetta) ; alors que la voie de la responsabilité individuelle et de la réflexion personnelle est la clé de notre présent, de notre futur et de notre vérité.


IN ENGLISH

The sins of the father…


Last week my sister sent me an article from "Le Point" (a French equivalent of "Time" magazine) about a historical scoop: Hitler had a son... a French man. (My family send me articles or book titles related to World War II, because of my general interest for that period and above all because of my research for my trilogy.)

The article explained that, as a soldier during the Great War (the first one), Hitler found himself in the trenches of northern France, where he had a relationship with a teenage French girl -- with whom he had a child. Although some historians are still asking questions about the Führer's sexuality (more precisely, whether he had any?), he certainly seemed to have a predilection for very young women, simple of mind and wholesome of body (his niece, Geli Raubal, and his mistress, Eva Braun, being cases in point).

This news, whether proven or not, is certainly not a scoop because Jean-Marie Loret, the supposed son of Hitler, wrote a book about it in the 1980s, appropriately titled "The Name of your Father is Hitler" (the last words uttered by his mother on her deathbed). Some journalists may have said that DNA tests proved Loret not to be the descendant of Hitler,  what is certain is that Loret's life was affected very negatively by his belief that he was the son of a monster.

What struck me in that story is not that it is a (somewhat sensationalist) scoop, but that it seems relevant to a lot of us, whether privately (in our personal life) or collectively (in our history, our country, etc.). 


First, it's relevant to me, writing about World War II; then to the French, in this period of pre-presidential election (with Marine Le Pen of the "Front National" dangerously popular);  also to the descendants of the Germans and of anyone (whatever their nationality) who helped persecute and slaughter millions of innocent people; and finally to all Europeans faced with the potential collapse of Europe and the rise of extreme right forces. To all of us, concerned parties, the crucial question is: if we owe it to ourselves and our descendants never to forget the lessons of our past, should we feel responsible for the sins of our ancestors? And, on the other hand, if we wash our hands of the crimes of our forebears, do we not open ourselves to the danger of falling again into such evils as characterized the destructive ideologies of the past century?

My (personal) answer to this question is that we cannot feel accountable for our genes or for our ancestors' actions. However, we are responsible for ourselves and for what we think and do in our lives. The determination of one's being and fate through the law of genes and historical bloodline is erroneous (guilt or resentment over what happened before us can only lead to pointless self-flagellation or vendetta); whereas the way of individual responsibility and personal reflection is the key to our present, our future and our truth.


2 comments:

  1. What a fascinating and well-written piece, Veronique. My views are the same as yours, notably, we are responsible for ourselves, and that no one should be judged ill for what their relatives or ancestors may have done. But at the same time, as you say, the knowledge that people related to us were implicated in terrible deeds should make us hyper-aware of the importance of not letting history repeat itself.

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    1. Thank you so much for this, Leyla! Indeed the weight of the past can be a heavy burden but, while we should keep it always in our memory, we should not allow it to define who we are or what our future will be.

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