Friday, April 18, 2025

Aujourd'hui, Vendredi Saint 2025.



Chers amis, 

Aujourd'hui, c'est le Vendredi saint.

Au Royaume-Uni, on se souvient de l'incroyable accord du Vendredi saint, signé en 1998, qui a apporté une paix improbable et précieuse à l'Irlande du Nord. Il a fallu beaucoup d'efforts, de négociations et de patience; beaucoup de courage, de va-et-vient et de compromis; beaucoup d'humanité, de compréhension et de vision. Mais cela a fonctionné ! Une paix inespérée s'est installée en Irlande du Nord et, malgré l'hérésie du Brexit qui l'a mise en péril, elle est toujours en place.

Cela nous a fait rêver qu'une autre paix, tout aussi impossible, soit négociée en Israël et en Palestine. Mais ce rêve avait été tragiquement détruit en 1995 lorsqu'un extrémiste juif avait assassiné Yitzhak Rabin. Ce rêve de paix semble plus lointain que jamais dans le climat de haine et de violence actuel.

Dans la tradition chrétienne, le Vendredi Saint est un jour de réflexion et de deuil. Il commémore le jugement du Christ par le gouverneur romain Ponce Pilate, sa condamnation à mort par la foule en colère, son humiliation, sa torture et sa crucifixion. L'injustice de sa condamnation, l'immensité de sa souffrance, la profondeur de sa solitude et la réaction de son entourage me semblent plus que jamais d'actualité.


Ponce Pilate se lave les mains du sort de Jésus:
quand ça devient trop compliqué pour lui, il fuit.

Cette actualité m'a sauté aux yeux aujourd'hui alors que j'étais sur Twitter/X - où je me tiens informée des dernières nouvelles.

Nous savons tous maintenant comment Trump et sa bande détruisent la démocratie aux États-Unis : attaques contre la fonction publique, les universités, les services de santé, les services secrets, etc. Nous avons également découvert l'étendue de sa dépravation et de son apparente loyauté à la Russie de Poutine. Certains ont même suggéré qu'il pourrait travailler pour les Russes.

Quoi qu'il en soit, j'ai vu aujourd'hui deux courtes vidéos sur X, qui ont provoqué une étincelle de reconnaissance dans mon esprit.

La première était assez inoffensive, montrant Trump montant les marches de son avion sous un parapluie, alors qu'il pleuvait. Lorsqu'il arrive à la porte, au lieu de fermer son parapluie pour entrer dans l'avion, il l'abandonne à l'extérieur, toujours ouvert. Une précédente vidéo l'avait montré essayant d'entrer dans un avion avec un parapluie ouvert et échouant ridiculement à cause de la taille de celui-ci. Cette dernière vidéo lui a évité le ridicule, mais elle est tout aussi accablante quant à ce qu'elle révèle ou confirme de son caractère.


Trump abandonnant son parapluie ouvert à la porte de son avion:
quand c'est trop d'effort pour lui, il fuit.

La deuxième vidéo montrait Marco Rubio, l'un des envoyés de Trump qui a participé à une réunion à Paris pour négocier un cessez-le-feu durable en Ukraine. Rubio y déclarait que si la situation n'était pas réglée dans les prochains jours, Trump quitterait les négociations. Il s'en irait, se lavant les mains de la destruction et du massacre de l'Ukraine et des Ukrainiens par le criminel de guerre Poutine.

Le jour du Vendredi saint, nous nous souvenons que le gouverneur romain Ponce Pilate a interrogé Jésus et n'a rien trouvé à lui reprocher, mais que, ne voulant pas avoir de problèmes avec le Sanhédrin et la foule en colère à l'extérieur de son palais, il s'est lavé les mains de son sort. Cette indifférence et cette lâcheté ont conduit le Christ à une fin atrocement douloureuse, les gens qui l'entouraient étant pour la plupart trop manipulés ou trop effrayés pour lui apporter leur soutien, à deux ou trois exceptions près.

Trump, dans son narcissisme sans limite, s'est vanté que la guerre en Ukraine n'aurait jamais eu lieu s'il avait été au pouvoir lorsqu'elle a commencé. Il s'est également vanté de pouvoir l'arrêter en 24 heures. Il pensait même qu'il obtiendrait le prix Nobel de la paix pour ses brillantes négociations. Il pensait également que Poutine le respectait et tenait trop à lui pour désobéir à ses souhaits. Trump pensait que mettre fin à cette guerre le plus rapidement possible apporterait à son ego l'attention et la gloire dont il a tant besoin, sans trop d'efforts. Mais dès qu'il se rend compte que la situation est complexe, qu'il faudra du temps et de l'expertise pour la résoudre, que Poutine n'est pas son meilleur ami, il décide de tout abandonner. Il laisse le parapluie ouvert pour entrer dans l'avion ; il laisse l'Ukraine dans une situation encore plus vulnérable que lorsqu'il s'est impliqué. Trump est le Ponce Pilate de l'Ukraine.

Aujourd'hui, en ce Vendredi saint, les Chrétiens pensent à Jésus et à la manière dont il a été abandonné par un juge lâche et par la plupart de ses amis.

En ce Vendredi saint 2025, mes pensées vont à nos frères et sœurs ukrainiens, qui seront sans doute bientôt abandonnés par l'Amérique et qui ne sont pas encore sûrs de l'ampleur ou de la solidité du soutien de leurs autres alliés. J'espère que leurs alliés et amis se montreront dignes, courageux et forts, comme ils l'ont été eux-mêmes au cours des trois dernières années.

J'espère également que le cauchemar en Israël/Palestine prendra bientôt fin, pour le bien des nombreuses victimes innocentes.

Telle est mon humble réflexion en ce Vendredi saint, mes chers amis.

Je vous souhaite à toutes et à tous un très bon week-end de Pâques !

Wednesday, January 1, 2025

BONNE ANNÉE 2025, chers amis!

 

BONNE ANNÉE! HAPPY NEW YEAR!


Chers amis,

 

Cela fait un an que je ne suis pas revenue sur mon blog. Vous m'avez bien manqué!

2024 a été une année riche en expériences humaines mais aussi une année marquée par la misère et l'horreur que certains êtres humains peuvent imposer à d'autres êtres humains ainsi qu'à notre Terre.

Sur nos écrans de téléphone ou d'ordinateur, nos fenêtres sur le monde, nous pouvons voir en continu, notamment à Gaza et en Ukraine, les horreurs de la guerre (familles massacrées, enfants affreusement blessés ou tués, villes et villages décimés, famines et maladies...).

Mais cette folie de haine n'appartient pas juste à la guerre. Nous sommes aussi marqués dans nos pays en paix et soi-disant civilisés par les horreurs de faits divers, tel que l'affaire Gisèle Pélicot en France ou tel que l'immolation d'une femme dans une rame de métro il y a quelques jours à New York. Deux incidents dont on a beaucoup parlé car leur barbarie est particulièrement choquante. Deux incidents qui, pour moi, mettent en relief le cauchemar d'une société qui a perdu non seulement son cœur mais aussi son âme.

La première chose que l'on peut remarquer dans ces deux faits divers c'est que les victimes sont des femmes. Après des avancées héroïquement gagnées par nos mères et grands-mères pour les droits des femmes, nous assistons à un retour en arrière dans la façon dont les femmes sont considérées et traitées. Nous connaissons bien sûr les terribles mesures anti-femmes du Taliban en Afghanistan ou du gouvernement islamiste en Iran. Refuser de porter un foulard et une abaya ou refuser d'être enfermée chez soi et néantisée sont devenus des crimes mortels dans ces pays.

Mais nos pays occidentaux qui se targuent d'être civilisés, ne sont pas non plus épargnés: la montée du masculinisme abusif professé par des gens comme l'influenceur proxénète et trafiqueur de femmes, Andrew Tate, fait reculer nos droits humains et notre droit au respect. Nous sommes déshumanisées et objectivées, ce qui contribue à expliquer les terribles statistiques de violences contre les femmes ainsi que les histoires abominables comme celle de Gisèle Pélicot, droguée à son insu et violée par une centaine d'hommes, le tout orchestré par son mari en qui elle avait confiance. L'élection de Donald Trump, un violeur avéré et un narcissique invétéré, ne fait que confirmer cette tendance.

Car la deuxième chose que l'on peut observer dans ces faits divers, sont les aspects psychopathiques et narcissiques des hommes qui infligent torture ou mort à ces femmes. Il n'y a aucune empathie, aucune justification et aucune humanité dans ces crimes. Nous sommes plongés dans un enfer où les femmes à qui l'on a demandé, dans un questionnaire devenu viral sur internet, si elles préfèreraient se retrouver face à un ours ou face à un homme dans une forêt, ont choisi l'ours en vaste majorité.

Mais la troisième chose que ces faits divers mettent en relief est sans doute celle qui m'effraie le plus car elle est nouvelle et se répand de façon exponentielle. Cette troisième chose c'est l'indifférence de la majorité et, pire encore, sa participation plus ou moins directe à ces actes monstrueux.

Le nombre d'hommes qui ont violé Gisèle Pélicot, leurs profils de "monsieur tout-le-monde", ainsi le nombre d'hommes qui, sans avoir participé à ce viol de masse, ont laissé Dominique Pélicot agir, est affolant.

De même, la pauvre femme immolée dans le métro de New-York n'a reçu aucune aide, juste l'indifférence absolue des passants, dont un policier, ou le voyeurisme de ceux qui ont utilisé leurs portables non pas pour appeler des secours mais pour filmer l'horrible scène et la poster sur les réseaux sociaux.

Alors pourquoi tant de haine, d'indifférence? Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre ensemble dans un monde où nous respectons l'autre et apprenons à apprécier ses différences?

Carl Jung a écrit cette phrase si éclairée et éclairante que je l'ai prise comme une de mes lignes de vie en tant qu'être humain mais aussi en tant qu'écrivaine: « Dans la mesure où les collectivités sont de simples accumulations d'individus, leurs problèmes sont des accumulations de problèmes individuels. Le changement ne commence pas par la propagande et les réunions de masse, ni par la violence : il commence par un changement dans les individus. »

Ce changement c'est l'initiation.

Régulièrement on me demande ce que signifie le mot initiation et en quoi mes romans et nouvelles sont initiatiques. La réponse est toute simple: l'initiation c'est juste l'effort de se connaître et d'essayer de devenir le meilleur de ce que l'on peut être. Ce que fait l'apprenti dans sa spécialité (maçonnerie, menuiserie, etc.), tout être humain peut le faire dans son humanité.

On peut améliorer nos systèmes politiques et on se doit de le faire, mais aucun progrès ne sera durable si nous, les êtres humains qui formons la société, ne nous transformons pas. 

Pour cette nouvelle année, même si nous nous sentons dépassés par les évènements internationaux, nous pouvons faire une différence en nous et autour de nous.

Cette année, je veux continuer à essayer d'aimer le mieux possible les gens que je connais et de rester ouverte aux rencontres que la vie me réserve. J'espère aussi publier cette année un second recueil de nouvelles initiatiques, cette fois-ci centré sur des femmes et sur l'éternel féminin, afin de partager le message que toutes nos vies ont un sens et que ce sens est lié à notre initiation. Pour 2025, je nous souhaite à tous, soit de démarrer notre initiation, soit de continuer notre parcours initiatique.


 sculpture par Daniel Popper; photo par Colin Hinkle / WTTW

Retrouvons les racines de notre humanité, la profondeur des liens qui nous lient les uns aux autres et qui nous lient à notre Terre, à notre environnement et à la Création tout entière. Car c'est là que l'on peut trouver le sens de notre existence, l'amour et la joie. 

Dans cet esprit, je vous laisse avec une autre citation qui compte beaucoup pour moi et qui, je l'espère, vous parlera; elle est d'Albert Einstein: «L'être humain est une partie du tout que nous appelons univers, une partie limitée dans le temps et l'espace. Il fait l'expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sentiments comme quelque chose de séparé du reste, une sorte d'illusion d'optique de sa conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous, nous limitant à nos désirs personnels et à l'affection pour quelques personnes qui nous sont les plus proches. Notre tâche doit être de nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion à toutes les créatures vivantes et à l'ensemble de la nature dans sa beauté».

BONNE ANNÉE 2025 et bonne route, chers amis!