Friday, June 26, 2015

Décapitation à Grenoble // Decapitation in Grenoble



IN ENGLISH (FRENCH FACEBOOK POST BELOW)

Unspeakable horror has struck my alma mater, Grenoble in France, where a hideous beheading by Islamists has pushed the monstrosities of ISIS, yet again this year, into the very core of our European psyche. The beautiful text below and this incredibly harmonious painting to remind us of the beauty and sanity humanity is also capable of. Art can be an antidote to evil.

Click here for link to an article about this incident in The Independent.


Aujourd'hui j'apprends dans les journaux qu'une indicible horreur a touché mon "alma mater" (la ville de mon ancienne...
Posted by Les Maîtres de l'orage on vendredi 26 juin 2015




Saturday, June 6, 2015

En ce 71ème anniversaire du Débarquement, souvenons-nous des résistants // On this 71st anniversary of the D-Day Landings let's remember the resistants




Aujourd'hui, jour anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie, le 6 juin 1944, nous commémorons les braves soldats qui risquèrent ou donnèrent leur vie pour nous libérer de la botte nazie. Mais mon message d'aujourd'hui est particulièrement dédié à tous les soldats de l'ombre, les résistants, comme mon grand-oncle Marcel Cotteret, qui se battirent avec un courage extraordinaire pour lutter contre l'ennemi, de l'intérieur des territoires occupés. Sans leur héroisme, le Débarquement n'aurait jamais pu arriver. // Today, on the anniversary of the Allied Landings in Normandy on June 6 1944, we remember the brave soldiers who risked or gave their lives to free us from the Nazi boot. But my post today is particularly dedicated to the secret army of the resistants, like my great-uncle Marcel Cotteret, who fought with extraordinary courage  against the enemy from within the occupied territories. Without their heroism the D-Day Landings could have never happened.


Marcel Jaurant-Singer dans les années 40.

Voici donc l'histoire d'un autre Marcel, Marcel Jaurant-Singer, espion français travaillant pour les services de renseignements anglais pendant la guerre et surnommé maintenant, vu son grand âge (94 ans), le dernier espion de Churchill. Son histoire vaut vraiment la peine d'être racontée et le lien ci-dessous vous mènera vers son témoignage passionnant. Pour lui et pour tous les autres soldats de l'ombre à qui nous devons tant: n'oublions jamais!  // This below is the story of another Marcel, Marcel Jaurant-Singer, a French spy working for British intelligence during the war, who's called, given his age (94), the last of Churchill's spies. His story is really worth being told and the link below will lead you to his fascinating testimony. This post is in his honour and in that of all the resistants to whom we owe so much. Lest we forget!

En juin 1944, il n'avait que 23 ans et "Armand" était son nom de résistant : "Le 6 juin 1944, jour du Débarquement, j'étais dans le chef-lieu, et les gens du coin ont eu une drôle d'idée. À 5 heures du matin, l'un d'eux est venu me dire : « Armand, les hommes vous attendent sur la place. » Autrement dit, quelqu'un a déclaré la mobilisation générale, tous les hommes se sont réunis sur la place et ils ont attendu mes ordres. Je me suis retrouvé le 6 juin, à la tête de 350 hommes et… Débrouillez-vous ! Je les ai donc emmenés dans un maquis et demandé de l'aide à Londres, qui m'a répondu : «Débrouillez-vous.»



In June 1944 he was just 23 and "Armand" was his resistance name: "On June 6, 1944 — on the day the Allies landed — I was in the main town and the locals had this crazy idea. At 5 am, one of them came to find me and said, "Armand, the men are waiting for you on the square." Someone had apparently decreed a general mobilization and all the men had gathered on the square and were awaiting my orders. On June 6, I found myself on June 6 at the head of a unit of 350 men and…You're on your own! I took them into the woods and asked London what I should do, and they replied: "You're on your own, now."






Marcel Jaurant-Singer lors d'une cérémonie de commémoration en 2012.


PS: Un livre à explorer à l'occasion de cet anniversaire, le bel ouvrage d'Emmanuel Thiébot chez Larousse. Bonne lecture! :)







Monday, June 1, 2015

Une nouvelle critique du Vertige du Rhombus // A new review of Le Vertige du Rhombus




Un immense merci à tous les lecteurs et blogueurs qui prennent le temps de lire mes histoires et ensuite de les disséminer en en parlant autour d'eux, soit par oral, soit comme ici par écrit. 

Et merci encore à Livr'envie - Black Kat's Blog pour cette belle et sensible critique. 





Les Maîtres de l’orage – Tome 2 

Le vertige du Rhombus

Véronique David-Martin

Alors que nous avions laissé l’île Verte aux portes de la Seconde Guerre Mondiale avec le 1er tome des Maîtres de l’orage, La marque de l’orage, nous retrouvons ce morceau de terre à cheval sur deux époques: de nos jours, avec Arnaud et Sieg, deux ados, en vacances pour l’un, en proie à un lourd secret pour l’autre; et Marwen et ses amis, plongés dans l’occupation allemande.

Ce 2ème tome est marqué par ce ping-pong temporel fascinant et s’il rythme énergiquement l’histoire, il permet également d’appréhender l’état d’esprit de ces très jeunes adultes: quand Marwen, Claire et les autres doivent agir au quotidien avec le poids de la guerre, pour leur survie tout autant que leurs valeurs, Arnaud et Sieg, eux, doivent assumer l’héritage d’un passé lourd pour écrire leur présent, en toute conscience. Car l’avenir est la somme de chaque décision, qu’elle date de 1942 ou de 2012.

Il se passe de drôles de choses sur l’île Verte. Les éléments se déchaînent toujours autant. Et d’une époque à l’autre, l’origine est similaire. Si, dans le 1er tome, les légendes étaient prépondérantes, dans ce volet, c’est la science aux mains des hommes qui prévaut, sans pour autant étouffer la magie qui règne sur l’île.

Il y a plusieurs strates de lecture, selon que le lecteur s’attache à l’aventure fantastique mâtinée de faits historiques, ou selon qu’il creuse les sujets abordés et se questionne. L’une est purement récréative alors que l’autre nous entraîne dans une prise de conscience de notre monde actuel comme passé.

Parce que les forces nées du nazisme et de ses opposants ne sont pas mortes avec l’armistice. Parce que les idées de pouvoir et de destruction sont toujours d’actualité, même revêtues d’un uniforme différent. Parce que le génie scientifique est trop souvent aux mains des forces obscures que mis à profit pour le bien de l’humanité. Quand, en temps de guerre, les inventions technologiques avaient pour but la victoire, la survie et le pouvoir… en 2012, une mystérieuse société, qui cache sa présence aux yeux des îliens, est prête à tout pour récupérer le Rhombus, tombé dans l’oubli depuis le conflit mondial, pour le pouvoir bien sûr et le profit pécuniaire.

D’autres temps, d’autres mœurs… quoique… les choses ne sont guère différentes en fin de compte…

Une correspondance des années 40, retrouvée entre deux chercheurs, Tréharec et Tesla, ce génie trop peu reconnu, est particulièrement touchante et parlante. Ce sont deux inventeurs, deux génies, mais aussi des hommes. Avec une conscience. Celle que leurs inventions pourraient révolutionner et améliorer le monde mais que les êtres humains étant ce qu’ils sont, elles pourraient également servir d’armes diaboliques au service du mal. La science doit-elle avancer à tout prix? Au mépris des valeurs et de la morale? Et un génie est-il capable de taire ses fabuleuses découvertes, quitte à rester dans l’ombre pour le restant de ses jours?

Ce sont également des écrits qui vont rapprocher les deux générations d’ados, avec la découverte du journal secret de Marwen et la correspondance de Claire. Les mots vont attirer Arnaud et Sieg dans une valse savoureuse de magie et de sentiments intemporels et une fascination, à travers les âges, pour ces deux jeunes filles.

Et quand à l’époque de Marwen, il n’y avait globalement le choix qu’entre amis et ennemis, collabo ou résistants, il n’en va pas de même pour le présent. Sieg est allemand et porte, malgré lui, le fardeau des actes de ses aïeux. Les rapports pourraient être conflictuels si l’amitié n’était pas présente. Le sujet de l’héritage familial et historique apparaît particulièrement vivant et perturbant au travers des événements actuels de l’île, au travers de Sieg et de son mal être. Les ennemis d’hier sont-ils destinés à le rester pour les générations suivantes? L’antagonisme perdure-t-il malgré la paix des peuples retrouvée?

C’est aussi le sujet de l’intolérance qui est abordé subtilement lorsque la relation des deux garçons prête à certaines médisances de la part de leurs collègues désoeuvrés et mesquins.

Les lettres de Claire sont très émouvantes car elles s’adressent à une amie restée à Paris et révèlent délicatement et pudiquement le destin mortel connu des déportations de civils, hommes, femmes, enfants…

J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver les personnages du 1er tome, Marwen et Gaël, notamment. A suivre leur parcours et les chemins empruntés, avec Anne, James et Mattéo, pendant l’occupation par les allemands de leur île. Et l’arrivée d’Arnaud et Sieg, à quelques années dans le futur, nourrit encore plus le climat de mystères et de légendes, même si le Rhombus est lui particulièrement réel!

Le fameux Rhombus est un pont entre ces deux époques… il est particulièrement dévastateur…

Et entre l’Histoire, l’aventure, la science et les légendes, sans oublier le tumulte des émotions, je vous conseille vivement cette lecture pour découvrir le vertige du Rhombus…


Citations

« La fin du monde sera précipitée par la folie des hommes. (…) Je veux dire juste que l’homme est plus avancé dans les sciences que la sagesse et que s’il continue à n’écouter que sa cupidité, il s’autodétruira. »

« (…) mais elle s’étonnait de sa capacité toute neuve à mentir activement. La nécessité et l’instinct de survie avaient de grands pouvoirs d’inspiration. »

« Les plus grands génies ont toujours été tributaires de leurs mécènes qui sont plus intéressés par le rendement d’une invention que par son usage pour l’amélioration de la race humaine. »

« Il y a deux façons de vivre les choses, dit-elle. Soit on vit détaché du passé, soit on se sent responsable de ce qu’on fait nos ancêtres… »

« Pourquoi ne pas faire un peu des deux: être conscient de ce qu’ils ont fait, pour éviter de le refaire, tout en restant libre d’exister par nous-mêmes. »

« Dans les périodes les plus sombres, c’est l’espoir et le souvenir de la lumière qui nous permettent de continuer à vivre. »

« Il est à la fois le jour le plus éblouissant et la nuit la plus dense. Une sorte de soleil noir, si une telle chose pouvait exister… »