Wednesday, February 29, 2012

Reposez en paix, Erland Josephson // R.I.P. Erland Josephson...





R.E.P. Erland Josephson ou quelques réflexions sur les ressemblances entre le travail de l’acteur et celui de l’écrivain…


Samedi dernier, le grand acteur suédois, Erland Josephson, est mort. Il était l’acteur fétiche d'Ingmar Bergman, jouant souvent son alter ego à l’écran. Liv Ullmann, actrice, muse de Bergman et réalisatrice, disait de lui en 2003, qu’il était son meilleur ami dans la vie comme à l’écran : « Nous pouvons mettre nos âmes à nu l’un devant l’autre » disait-elle avec émotion. Il était âgé et avait vécu une vie d’une immense richesse, mais sa mort m’a quand même attristée, car un de nos grands artistes a disparu et que la richesse accumulée au cours de son existence pleine d’une créativité sans compromis est désormais perdue. Nous avons heureusement ses films et ses écrits, son héritage laissé au monde.

Le décès de Josephson m’a aussi fait réfléchir aux lienx entre l’expérience de l’acteur et celle de l’écrivain, liens qui m’ont frappée il y a quelques années alors que je travaillais en tant que scénariste avec deux excellents acteurs, dont les réactions et l’expérience de la création m’avaient frappée comme très proches des miennes. L’un d’eux voulait tout savoir sur son personnage avant de se lancer dans son travail d’acteur. Elle désirait étudier toutes les facettes de son personnage en détail et me posait de nombreuses questions sur ses profondeurs psychologiques, cherchant dans sa propre vie et dans celles de gens qu’elle connaissait des points de contact, des repères, d’où elle pourrait donner vie au personnage. L’autre, en grand contraste, ne posait quasiment aucune question et se fiait entièrement à son instinct qui lui dicterait comment agir le moment venu. Nous avions tous les trois le même but : la création de personnages vrais et convaincants, qui parleraient directement aux spectateurs. Travailler avec ces deux acteurs me montra que leurs deux méthodes apparemment opposées existaient simultanément en moi et que leur expérience de la création se rapprochait extraordinairement de la mienne.

Lorsque Erland Josephson a tourné avec Bergman, on peut penser qu’il s’est plongé dans ses propres profondeurs psychologiques et dans celles des gens qu’il connaissait, les films de Bergman étant profondément ancrés dans les complexités des relations humaines. Cependant, lorsqu’il a travaillé avec Andrei Tarkovski (dans les deux derniers films de ce dernier, «Nostalghia» et «Le Sacrifice»), je ne peux m’empêcher de penser que c’est ailleurs qu’il a dû aller chercher son inspiration pour pouvoir incarner aussi superbement le christique Domenico et l'héroïque Alexander,  dans une réserve spirituelle profonde et universelle, là où existent les archétypes et « l’Homme Éternel ».

Similairement, et en toute humilité, je sens en moi ces deux aspects, le personnel et l'universel, le psychologique et le spirituel, telles deux lumineuses sources d’inspiration. D’abord, bien sûr, lorsque j'écris, il y a moi et mon expérience, ainsi que celle des nombreuses personnes rencontrées au cours de ma vie; c'est l’aspect rationnel de ma recherche pour mes personnages. Mais il y a aussi ce qui me permet d’aller plus loin, de pouvoir devenir aussi bien un petit garçon qu’une très vieille dame : une sorte de fond ancestral et universel, proche de ce que Carl Jung appelait « l’inconscient collectif », là où s'inscrit toute l’expérience humaine. Là où l’on peut tout comprendre et tout vivre, la source inépuisable de l’empathie et de la créativité, ouverte à quiconque accepte de s’y plonger.

Erland Josephson, Ingmar Bergman, Andrei Tarkovski et tous les grands artistes qui nous ont permis (et continuent de nous permettre) de comprendre un peu mieux ce que cela signifie d’être humain, paix à vos cendres et un immense merci !

PS : Si vous êtes intéressés par la lecture d'une analyse fascinante et détaillée (en anglais) de l’expérience d’acteur, je vous recommande le blog de l'acteur et réalisateur, James Devereaux : www.thegreatactingblog.posterous.com 



R.I.P. Erland Josephson or a few thoughts on the similarities between the actor's and the writer’s work...


Last Saturday the great Swedish actor, Erland Josephson, died. He was Ingmar Bergman’s favourite actor, often playing his alter ego on screen. In 2003 Liv Ullmann, a talented actress and director as well as Bergman’s muse, said of him with great emotion that he was her best friend in life and on screen and that "We can undress our souls in front of each other". Josephson was elderly and had lived an extremely rich and fulfilled life. His death, however, saddened me because it meant that one of our great artists had disappeared and that the wealth of uncompromising creativity and experience he had accumulated during his long life was now gone. Fortunately we still have his films and his writings, his legacy to the world.

Josephson's death, moreover, made me think about the links between the experience of the actor and that of the writer. A few years ago when I worked as a screenwriter with two talented actors, their reactions and experience of creation struck me as very close to mine. One had to know everything about her character before embarking on her acting work. She studied all aspects in detail and asked me many questions about the psychological depth of the character, searching her own life and that of people she knew for contact points or benchmarks from which she could give life to the character. The other actor, in great contrast, hardly asked any questions and completely trusted his instinct which would tell him how to act when the time came. We had all three of us the same goal: the creation of real and convincing characters, who would speak directly to the spectators. Working with these two actors demonstrated that their two seemingly opposite methods existed simultaneously in me and that their experience of creation was extraordinarily close to mine.


When Erland Josephson filmed with Bergman, one might think he turned to his own psychological depths and to that of the people he knew, Bergman's films being deeply rooted in the complexities of human relationships. However, when he worked with Andrei Tarkovsky in the latter’s last two films, "Nostalghia" and "The Sacrifice", I can’t help thinking that it's from somewhere else that he had to get his inspiration to embody so truly and powerfully the self-sacrificing Alexander and the Christic Domenico: from a place of deep universal instinct,  of ancestral archetypes, where "Eternal Man" lives.

Similarly, and in all humility, I feel in myself these two tendencies, the personal and the universal, the psychological and the spiritual, like two luminous sources of inspiration. First, of course, there's me, my experience and that of the many people encountered during my life, embodied by the rational aspect of my research for my characters. And then there is also what allows me to go further, to be able to become a little boy or a very old woman: a sort of ancestral and universal well, similar to what Carl Jung called the "collective unconscious", where all human experience is recorded. Where we can understand and experience everything: an inexhaustible source of empathy and creativity, open to anyone willing to plunge into it.

Erland Josephson, Ingmar Bergman, Andrei Tarkovsky, and all the great artists that have allowed us to understand a bit better what it means to be human, R.I.P. to you all and thank you again and again.

PS: if you're interested to read a fascinating and detailed analysis of the acting experience, I recommend the blog of talented actor, writer and director, James Devereaux: www.thegreatactingblog.posterous.com 




HAPPY WORLD BOOK DAY!

Wednesday, February 22, 2012

Les péchés du père... // The sins of the father...




Hitler et/and Jean-Marie Loret, son fils/his son.


Les péchés du père… 


La semaine dernière, ma sœur m’a envoyé un article du magazine "Le Point" à propos d’un scoop historique: Hitler aurait eu un fils… un Français. (Ma famille m'envoie des articles ou des titres de livres liés à la seconde guerre mondiale, à cause de l'intérêt général que je porte à cette période et surtout à cause de mes recherches pour ma trilogie.)

L’article expliquait que, lorsqu’il était soldat pendant la Grande Guerre (la première), Hitler s’était retrouvé dans les tranchées du nord de la France où il avait eu une relation avec une adolescente française, de laquelle un enfant serait né. Bien que certains historiens se posent encore des questions quant à la sexualité du Führer (plus précisément, en avait-il une ou pas?), il est certain qu’il semblait avoir une prédilection pour les très jeunes femmes à l’esprit simple et à l’allure saine (sa nièce, Geli Raubal, et sa maîtresse, Eva Braun, illustrant bien ce point).

Cette nouvelle publiée par "Le Point", qu'elle soit avérée ou pas, n’est en tout cas pas un scoop puisque Jean-Marie Loret, le supposé fils d’Hitler, a écrit à ce sujet un livre dans les années 80, intitulé fort à propos « Le Nom de ton Père est Hitler » (les derniers mots prononcés par sa mère sur son lit de mort). Certains journalistes ont eu beau dire que des tests ADN avaient prouvé que Loret n’était pas le descendant d’Hitler, il est certain que sa conviction d’être le fils d’un monstre a tristement affecté sa vie.

Ce qui m'a vraiment intéressée dans cette histoire n'est pas qu'elle soit un scoop (d’ailleurs plutôt sensationnaliste), mais qu'elle me semble être d'actualité pour beaucoup d'entre nous, que ce soit dans notre vie privée (notre famille) ou dans notre vie collective (notre histoire, notre pays, etc.). 

Bien sûr elle est d'actualité pour moi, qui écris sur la seconde guerre mondiale; ensuite, pour les Français, en pleine période de pré-élection présidentielle (avec Marine Le Pen du Front National dangereusement populaire); aussi, pour les descendants des Allemands et de tous ceux (quelle que soit leur nationalité) qui ont aidé à persécuter et massacrer des millions d’innocents; et, enfin, pour tous les Européens face au naufrage potentiel de l’Europe et à la montée des forces de l’extrême droite. La question pour nous tous, partis concernés, est la suivante : si nous nous devons (et devons à nos enfants) de ne jamais oublier les leçons de notre passé, devons-nous nous sentir responsables des péchés de nos ancêtres ? Et, d'un autre côté, si nous nous lavons les mains des crimes de nos aïeux, ne nous ouvrons-nous pas au danger de retomber dans les impasses terribles qui ont caractérisé les idéologies destructrices du siècle dernier ?

Ma réponse (toute personnelle) à cette question est que nous ne pouvons nous considérer responsables ni de nos gènes  ni des actions de nos ancêtres. Par contre, nous sommes totalement responsables de nous-mêmes et de ce que nous pensons et faisons dans notre vie. Pour moi donc, la dictature de la loi des gènes et du sang sur notre être et notre destinée est erronée (la culpabilité ou le ressentiment qui en découlent ne pouvant mener qu'à l'auto flagellation ou à la vendetta) ; alors que la voie de la responsabilité individuelle et de la réflexion personnelle est la clé de notre présent, de notre futur et de notre vérité.


IN ENGLISH

The sins of the father…


Last week my sister sent me an article from "Le Point" (a French equivalent of "Time" magazine) about a historical scoop: Hitler had a son... a French man. (My family send me articles or book titles related to World War II, because of my general interest for that period and above all because of my research for my trilogy.)

The article explained that, as a soldier during the Great War (the first one), Hitler found himself in the trenches of northern France, where he had a relationship with a teenage French girl -- with whom he had a child. Although some historians are still asking questions about the Führer's sexuality (more precisely, whether he had any?), he certainly seemed to have a predilection for very young women, simple of mind and wholesome of body (his niece, Geli Raubal, and his mistress, Eva Braun, being cases in point).

This news, whether proven or not, is certainly not a scoop because Jean-Marie Loret, the supposed son of Hitler, wrote a book about it in the 1980s, appropriately titled "The Name of your Father is Hitler" (the last words uttered by his mother on her deathbed). Some journalists may have said that DNA tests proved Loret not to be the descendant of Hitler,  what is certain is that Loret's life was affected very negatively by his belief that he was the son of a monster.

What struck me in that story is not that it is a (somewhat sensationalist) scoop, but that it seems relevant to a lot of us, whether privately (in our personal life) or collectively (in our history, our country, etc.). 


First, it's relevant to me, writing about World War II; then to the French, in this period of pre-presidential election (with Marine Le Pen of the "Front National" dangerously popular);  also to the descendants of the Germans and of anyone (whatever their nationality) who helped persecute and slaughter millions of innocent people; and finally to all Europeans faced with the potential collapse of Europe and the rise of extreme right forces. To all of us, concerned parties, the crucial question is: if we owe it to ourselves and our descendants never to forget the lessons of our past, should we feel responsible for the sins of our ancestors? And, on the other hand, if we wash our hands of the crimes of our forebears, do we not open ourselves to the danger of falling again into such evils as characterized the destructive ideologies of the past century?

My (personal) answer to this question is that we cannot feel accountable for our genes or for our ancestors' actions. However, we are responsible for ourselves and for what we think and do in our lives. The determination of one's being and fate through the law of genes and historical bloodline is erroneous (guilt or resentment over what happened before us can only lead to pointless self-flagellation or vendetta); whereas the way of individual responsibility and personal reflection is the key to our present, our future and our truth.


Tuesday, February 14, 2012

Le courage de l'individu contre la foule // The bravery of the one against the many


La photo qui a circulé sur Facebook la semaine dernière // The photo that circulated on Facebook last week

Aujourd'hui est le 14 février, jour de la saint Valentin. Ce billet ne parlera ni d'amour ni de romantisme, mais il pourrait être quand même d'actualité pour ceux qui se refusent à suivre les autres et ont décidé d'ignorer les exigences onéreuses de cette très commerciale fête des amoureux. 

La semaine dernière une photo remarquable a circulé sur Facebook. Comme dans beaucoup de cas où soudain une histoire devient une tendance sur l’Internet, j’ignore ce qui a déclenché cet intérêt soudain. En ce qui me concerne, cette photo a surgi au moment où je finissais juste de finir le livre passionnant de Martin Davidson, Le Nazi Parfait (je suis en pleines recherches pour le second tome de ma trilogie) .
Dans son livre, Davidson raconte ce qu’une incursion dans les secrets de sa famille, et plus précisément dans le passé de son grand-père allemand, Bruno Langbehn, lui a fait découvrir. Son aïeul était non seulement un nazi convaincu, mais aussi un officier SS travaillant au cœur même de l’administration nazie (heureusement pour l’auteur, il ne découvrit aucune preuve que son grand-père ait eu un rôle à jouer dans les pires atrocités commises par le régime). Bruno Langbehn était un homme comme beaucoup d’autres, un dentiste et un père de famille, banal par bien des aspects, et pourtant il fut un participant dans l’une des plus terribles monstruosités de l’histoire.
La photo sur Facebook, elle aussi, montre un homme comme beaucoup d’autres, lui aussi un père de famille, banal par bien des aspects… August Landmesser, les bras fermement croisés sur sa poitrine, un homme seul au milieu d’une foule de bras levés, isolé dans son refus au milieu de l'acceptation en masse du nazisme. Landmesser, l’antidote à Langbehn… La clarté pour combattre l’ombre… Le courage contre la lâcheté… "Car tout homme qui se réfugie dans la foule et fuit ainsi lâchement la condition de l'Individu (sa solitude, sa bravoure ou son manque de bravoure,  sa responsabilité), contribue pour sa part de lâcheté à « la lâcheté » qui est : foule." (Kierkegaard - Dédicace à l'individu
Dans la plupart des révolutions, l’opposition commence par quelques individus isolés qui ont le courage de dire non et d’agir pour servir ce non. Dénoncés, arrêtés, torturés, tués, leurs familles persécutées, ces individus sont remplacés par d’autres individus... Puis d’autres viennent les rejoindre... Des groupes se forment… Un mouvement émerge... Et finalement le flot de l’histoire peut changer de cours. 

Je veux dire ici un immense merci à tous les "August Landmesser" de ce monde. Combien d'entre eux sont morts au cours des années, des siècles, et meurent encore en Lybie, en Syrie, etc. ?
Et si cela avait été moi? ... Je suis sûre que jamais je n'aurais donné mon accord, de quelque façon que ce soit, à ce que représentait le nazisme. Cependant il reste malgré tout une question qui me hante et à laquelle je ne peux avoir de réponse: dans une situation si périlleuse, aurais-je été capable d’un tel courage ?


Today is February 14Valentine's Day. This post will not talk of love or romancebut it could still be valid for those who refuse to follow the crowd and have decided to ignore the expensive requirements of this very commercial celebration of love and lovers.

Last week a remarkable photo circulated on Facebook. As in many cases where a story suddenly becomes a trend on the Internet, I don't know what triggered this sudden interest for it. In my case, this photo appeared when I had just finished reading, as part of my research for the second volume of my trilogy, a fascinating book by Martin Davidson, The Perfect Nazi.

In his book Davidson recounts what he found out when he delved into his family's past or to be more precise into Bruno Langbehn's, his German grandfather. He discovered that not only was Langbehn a convinced Nazi, but he was also an SS officer working at the very heart of the Nazi administration (fortunately for the author, he found no evidence that his grandfather had had an obvious role to play in the worst atrocities of the regime). Bruno Langbehn was a man like many others, a dentist and a family man, commonplace in many ways, and yet he was a participant in one of the worst horrors of history.

The photo on Facebook too showed a man like many others, a family man, commonplace in many ways... August Landmesser, a lone man with his arms crossed firmly against his chest in a sea of raised arms; a man isolated by his refusal of Nazism in the midst of mass acceptance. Landmesser, the antidote to Langbehn... Clarity to fight against darkness... Courage against cowardice... "For every single individual who escapes into the crowd, and thus flees in cowardice from being a single individual (i.e. facing up to his loneliness, his bravery – or lack of bravery, his responsibility), contributes his share of cowardice to "the cowardice," which is: the crowd." (Kierkegaard, Dedication to "That Single Individual")

In most revolutions, the opposition begins with a few isolated individuals who have  the courage to say no and to act to serve this no.  Denounced, arrested, tortured, killed, their families persecuted, these individuals are replaced by other individuals... Then others come to join them... Groups are formed... A movement emerges... And finally the tide of history can change its course. 

I want to say here a huge thank you to all the August Landmessers of this world. How many such men and women have died throughout the years, the centuries, and are still dying today in Lybia, Syria etc?

And what if it had been me? ... I know for sure that I never would have condoned in any way what nazism stood for. I’m left, however, with a difficult question that haunts me and to which I can have no answer: in such a perilous situation, would I have been capable of such bravery?


Photo de August Landmesser postée sur Facebook par "Senrinomichi" // Photo of August Landmesser posted on Facebook by "Senrinomichi" http://www.facebook.com/photo.php?fbid=276305492434759&set=a.161559767242666.41099.146594382072538&type=3&theater

Wednesday, February 8, 2012

Joyeux 200e Anniversaire, cher Charles ! // Happy 200th, dear Charles!


Charles à son bureau...// Charles at his desk...


Victor et/and  Adèle Hugo avec leur fille / with their daughter


Hier nous avons célébré en Grande-Bretagne la naissance d'un des plus grands auteurs anglais: Charles Dickens. 

En hommage à ce génie extraordinaire, qui a nourri et enchanté mes années de doctorat (mon PhD était sur Hugo et Dickens), je voudrais d'abord le rappeler à votre souvenir, vous inviter à lire ou à relire un de ses merveilleux chefs d’œuvre (David Copperfield, Les Grandes Espérances, Le Conte des Deux Villes, etc.), et aussi partager avec vous une petite anecdote dickensienne franco-britannique tout à fait croustillante. 

En 1846, Dickens séjournait à Paris quand il rendit visite à Victor Hugo, chez celui-ci. Cette rencontre est racontée par l'ami et biographe de Dickens, John Forster, ainsi que par Dickens lui-même dans une lettre à son amie Lady Blessington.

Il fut impressionné et séduit par Hugo, mais Mme Hugo, par contre, le terrifia plus qu'elle ne le séduisit. Il la décrit comme une femme belle et brune, ses yeux noirs lançant des regards comme des poignards -- une femme que l'on aurait bien imaginée empoisonnant le petit-déjeuner de son mari !

J'ai toujours pensé que ses personnages de Françaises brunes, dangereuses et avides du sang de leurs ennemis (Hortense dans Bleak House et Mme Defarge dans Le Conte des Deux Villes) étaient inspirées par Adèle Hugo.

Dickens préférait les femmes douces, résignées... et pâles. Pourtant on dit que c'est en France que Dickens et sa jeune maîtresse, Ellen Ternan, se réfugièrent pour échapper au jugement rigide de l'Angleterre victorienne. Fancy that!




Yesterday we celebrated in Britain the birth of one of the greatest English writersCharles Dickens.

In homage to his extraordinary geniuswhich nurtured and delighted my PhD years, I’d like to invite you to read or reread one of his exciting masterpieces (David Copperfield, Great ExpectationsA Tale of Two Citiesetc.), and I’d also like to share with you a little Franco-British  Dickensian anecdote.

In 1846Dickens was staying in Paris when he visited Victor Hugo in his house. This momentous visit is described by Dickens’s  close associate and biographerJohn Forsteras well as by Dickens himself in a letter to his friend Lady Blessington

He was both impressed and charmed by Hugobut Madame Hugo, on the other handterrified him more than she attracted himHe describes her as a handsome, dark womanwith black eyes darting glances like daggerswho one could well imagine poisoning her husband’s breakfast!

I’ve always thought that his dark, wild and murderous French women characters (Hortense in Bleak House and Madame Defarge in A Tale of Two Cities) were inspired by Adele HugoIndeed, Dickens preferred his women mildresigned... and pale. Yet it is now believed that its in France that Dickens and his young mistressEllen Ternan, fled to escape the rigid judgments of Victorian England. Fancy that! 


Le type de femmes qui plaisait à Dickens...  // Dickens's type of women...


Mary Scott Hogarth
Ellen (Nelly) Ternan


Le genre de femmes qui ne lui plaisait guère ! // Not Dickens's cup of tea...



Adèle Hugo
   
Thérèse Defarge

Mademoiselle Hortense

Addendum, posté  le 9 juin 2015 en l'honneur du 145ème anniversaire 
de la mort de Dickens:


Voici le premier film tiré d'un ouvrage de Dickens. Il fut filmé en 1901. :)




In memory of the great Charles Dickens, who died 145 years ago today, watch the earliest Dickens film from 1901.
Posted by BFI on mardi 9 juin 2015

Tuesday, February 7, 2012

Bientôt sur ce blog ! // Soon on this blog!




IN FRENCH:


Bonjour !

Très bientôt je rajouterai (grâce à la talentueuse Anne Lorenzo) une traduction espagnole de mon "Qui je suis" (rendant ce blog en partie trilingue!). Ce qui me donne envie de crier : vive l'Europe! -- bien sûr, pas celle de la crise économique et des intrigues politiques, mais la vraie, la véritable Europe, celle des échanges ouverts entre les gens, celle des amis et de la créativité.

Très bientôt aussi, je posterai la bande-annonce finale de La Marque de l'Orage, avec la superbe musique de Christophe Galès alias Westwind

Plein d'autres choses seront aussi peu à peu ajoutées avant la grande date du 20 avril 2012.

A très vite!

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IN ENGLISH:

Hello!

Very soon I'll be able to add (thanks to the talented Anne Lorenzo) a Spanish translation of my "About me" (thus making this blog in part trilingual!). Which makes me feel like yelling excitedly "long live Europe!" -- of course not the Europe of economic crises and political intrigues but the real one... The Europe of open exchanges between people, of friendship and of creativity.

Also, very soon, I'll post the final version of the trailer for The Mark of the Storm (in English!), showcasing  Christophe Galès alias Westwind's superb and inspiring music .

Many other bits and pieces will also be added gradually before the book's release on 20 April 2012.

Speak again very soon!

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